Les doigts rouges
de Keigo Higashino

critiqué par Jfp, le 7 mai 2022
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
la mort au bout des doigts
Dans ce polar de la série Kaga Kyōichirō, l’auteur met la mort au premier plan, qu’il s’agisse de la victime, une enfant retrouvée étranglée dans les toilettes d’un centre de loisirs de Tokyo, mais aussi le lent cheminement vers la fin du père de l’enquêteur principal, héros récurrent de cette singulière série. Dès les premières pages, le lecteur est confronté avec les protagonistes du crime et leur monstrueuse machination pour dérouter la police. Pourtant, loin de faire perdre son intérêt à ce polar sans énigme (en apparence), force est de constater que l’attention se maintient tout au long du récit, avec un, puis deux puis trois coups de théâtre au final. Keigo Higashino est passé maître dans l’art de dérouter et surprendre le lecteur, même le plus blasé, et ce roman démontre, une fois n’est pas coutume, toute l’ampleur de son talent. Un clin d’œil est même réservé aux amateurs de la grande prêtresse Agatha Christie, avec un final réunissant l’ensemble des protagonistes pour la résolution de l’énigme. Un petit bijou, avec une réflexion, sombre comme il se doit, sur la vie, la mort, et les relations troubles existant au sein d’une même famille.
Made in Japan 7 étoiles

C’est mon premier roman de cet auteur japonais apparemment assez prolifique. Il ne se démarque pas de la grande tradition du « policier » tel que les amateurs du genre apprécient et -à mon avis- fait même une synthèse entre les grands du genre avec une enquête « à la Simenon », des trouvailles « à la Conan Doyle » et une finale « à la Agatha Christie ». Néanmoins, ce roman conserve une évidente originalité et est plaisant à lire avec cette tentative pour des parents de cacher l’identité meurtrière de leur fils adolescent puis de détourner l’attention des enquêteurs vers une autre piste.
Des éléments du roman font indéniablement penser que nous sommes dans une autre partie du Monde que notre Occident avec des codes et des habitudes différentes des nôtres.

Ardeo - Flémalle - 76 ans - 17 octobre 2023