Histoires de la mer
de Jacques Attali

critiqué par Colen8, le 20 avril 2022
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Un autre regard sur le monde
Milieu nourricier, espace d’échanges, de circulation, appel à l’audace et à la liberté, source de richesse, voie d’accès à la puissance, la mer c’est tout cela. Alors pourquoi est-elle moins connue, moins explorée dans ses profondeurs que l’espace ? Pourquoi cette exploitation sauvage qui fait disparaître tant de ressources halieutiques, ces rejets polluants au point de l’acidifier voire de l’asphyxier ? C’est en mer que la vie est apparue avant de coloniser les surfaces émergées, avant de laisser s’épanouir une diversité toujours plus prodigieuse. Malgré les extinctions massives d’espèces ayant eu lieu sa générosité est allée jusqu’à laisser naître et survivre les peuples humains si peu soucieux de lui rendre justice de ses bienfaits.
C’est cette histoire du monde que résume Jacques Attali, depuis la nuit des temps remontant à la création du système solaire jusqu’aux dommages quasi irréversibles à court terme faits à notre si belle planète bleue : réchauffement climatique, dilatation des océans, fonte des calottes glaciaires et hausse des niveaux marins, migrations forcées dans des proportions insoutenables, pénuries d’eau potable. Les désordres qui se préparent par manque de sobriété des uns sur leurs consommations, l’accaparement des ressources raréfiées des autres, la non-reconnaissance de biens communs à l’humanité tout entière ont beau être clamés depuis des décennies, rien n’y fait. La mer y survivra, c’est sûr, quant à l’humanité…