Revenir fils
de Christophe Perruchas

critiqué par CHALOT, le 19 avril 2022
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
héros attachants et bien réels
« Revenir fils »
roman de Christophe Perruchas
279 pages
août 2021
Editions la brune au Rouergue

Ode à l'affection filiale

Ils sont trois, le père, la mère et le fils, collégien.
Le fils, narrateur raconte son adolescence, la mort accidentelle de son père qui rate un virage, sa mère qui semble dépassée, dans un autre monde.
Il dort et vit beaucoup dans la caravane et s'élève seul. Il fait très vite la connaissance des filles, son amie passe des nuits avec lui et ils découvrent la sexualité.

Le lecteur sent tout de suite un malaise, un mal vivre.
La mère a perdu son grand fils, si on peut l'appeler comme cela.
C'est la mort subite du nourrisson qui l'a emporté.
Ah Jean ! elle ne pense qu'à lui et délaisse l'autre, le vivant, du moins le laisse faire sa vie.
Tout irait bien, du moins pas trop mal, sans cette « chute » de la mère qui, perdant la boule est hospitalisée.
C'en est fini de l'adolescence, le fils est placé chez son oncle et sa tante.
Le fils arrivait assez bien à s'orienter, à se construire, malgré l'environnement : sa mère ne rangeait rien, ne jetait aucun objet, elle accumulait tout....Le syndrome de Diogène la possédait.
Malheureusement le système est implacable, la mère et le fils vivant et oublié sont séparés.

20 ans après, on le retrouve marié avec Sandrine, une jeune femme rencontrée, ils ont deux jumeaux et sont en « villégiature » à Batz sur Mer chez le beau-père de sa femme.
Est-il heureux en couple ?
Peut-être mais il a un manque, sa mère qu'il essaye de retrouver et qu'il recherche dans leur maison où elle vit seule, sous curatelle.... Elle ne le reconnaît pas .
Le pourrait-elle?

Le fils s'interroge : « Pourquoi ne pas apprendre à être des fils et des filles avec des baigneurs ridés, aux cheveux rares et blancs, des poupées qui feraient pipi, qu'on devrait changer ? On pourrait même les faire parler et radoter, la fin de vie mérite bien autant d'attentions que son commencement »

Jean-François Chalot