L'insoutenable subordination des salariés
de Danièle Linhart

critiqué par Colen8, le 8 avril 2022
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Entreprises « Potemkine »
Les enquêtes sociologiques ciblées sur quelques entreprises dites libérées dénoncent l’envers d’un décor en trompe-l’œil. Elles montrent ce que cachent les façades affichées par des dirigeants et des consultants si enthousiastes à prôner le bonheur au travail pour tous, à commencer par celui des salariés. Le patronat mène la danse par la subordination du personnel, dûment inscrite dans le Code du travail, rarement citée au titre des revendications syndicales. Le subordonné malgré un lien peu prégnant en apparence n’en subit pas moins une réelle souffrance au travail : sous couvert d’autonomie, de mise en valeur de la performance et du talent individuels, de concurrence interne ajoutée à celle du marché, la pression de rentabilité exigée par les actionnaires n’en est que plus forte. Tout est fait pour inciter les employés à donner le meilleur d’eux-mêmes sans les contreparties attendues. C’est presque comme si l’ancien taylorisme si décrié faisait regretter la part liée à la solidarité et au sentiment d’un destin partagé. Les plates-formes de mise en relation à l’exemple de l’uberisation recherchées quand il s’agit d’activités de complément sont une source de précarité pour ces bataillons d’autoentrepreneurs, freelance et indépendants qui ont renoncé volontairement ou non au « confort » salarial.