Seule en sa demeure
de Cécile Coulon

critiqué par Pascale Ew., le 2 avril 2022
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Tout est dans l'ambiance
Aimée est en âge de se marier et son père lui recommande d’épouser Candre Marchère, jeune veuf orphelin et fortuné. Selon lui, c’est le meilleur des hommes. Après une cour dans les règles et malgré les réticences de son cousin Claude avec qui elle a grandi, Candre se marie et intègre le domaine forestier de son époux. Elle ne connaît rien à la vie d’épouse… ni d’ailleurs à la vie de son époux. Elle découvre donc sa demeure, ses ouvriers, sa bonne Henria qui est comme une mère pour lui et le fils d’Henria, Adelin, toujours à rôder sans jamais se montrer vraiment.
La vie d’Aimée se retrouve bien vide et Candre lui fait le « cadeau » de faire venir Emeline, une professeure de musique réputée de Suisse pour lui donner des cours de flûte. C’est la seule personne qu’Aimée côtoie ! Entre elles se nouent rapidement une amitié particulière. Avec le mariage, Aimée découvre son corps et ses sens sont réveillés. Elle est également intriguée par Adelin qu’elle trouve très beau, mais inquiétant.
Candre, toujours si pieux et prévenant, révèle à Aimée que sa première femme souffrait de tuberculose, mais petit-à-petit, Aimée découvre des indices qui la troublent…
Tout au long de cette histoire règne une étrange ambiance : une inquiétude semble planer, insaisissable, sans que le lecteur puisse savoir d’où ou de qui elle vient. Candre est-il vraiment cet homme si bon ? Cache-t-il des secrets ? Son entourage est-il bienveillant ? Aimée n’ose poser presqu’aucune question, se contente de rester bien à sa place, c’est-à-dire obéir et ne rien pouvoir décider. Toujours réduite à la passivité. Et les époux échangent très peu.
Le style est très particulier, très travaillé, fouillé, parfois aussi brumeux que l’ombre qui plane sur l’histoire, mais en tous cas, très beau !