La nuit des anges
de Anna Tommasi

critiqué par Mimi62, le 14 mars 2022
(Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans)


La note:  étoiles
Un premier roman réussi
Le cadre de Perros-Guirec permet de dessiner un décor et de citer quelques lieux. Il n'est nullement question d'un quelconque document touristique ventant la saison, le rapport au lieu est tout à fait secondaire. Certes les personnes connaissant parfaitement la région ne s'y retrouveront probablement pas mais pour ma part, étant passé par deux fois dans cette région, cette évocation était parfaite pour me plonger dans le cadre de l'histoire. J'y ai même appris que Thierry Le Luron y est enterré !

J'ai trouvé les personnages bien esquissés, suffisamment pour s'en faire une idée, pas trop pour laisser la place à notre imaginaire. Plusieurs situations qui parfois laissent un peu interrogateur, trouvent leur explication au fil du récit.
Le fait de laisser son fils autiste seul avec ses grands-parents correspond aux recommandations de ceux qui le suivent demandant à lui laisser plus d'autonomie, à apprendre à se détacher de sa mère. La facilité avec laquelle l'ami du personnage principal tient au fait que ce dernier a gardé des liens avec la gendarmerie où il a travaillé quelques temps.

Alice rencontre plusieurs personnes qu'elle n'a pas vues depuis vingt-cinq ans (là aussi on comprendra à la fin le pourquoi de ce long temps sans retour). C'est un aspect intéressant, illustrant les effets que peuvent avoir certains comportements sur la vie de l'enfant voire sur sa vie adulte.

Plus qu'une enquête par la police, c'est une quête d'Alice pour comprendre la disparition de son amie dont elle ne s'est jamais réellement remise, c'est aller à la découverte de ses parents dont des attitudes, des faits l'interrogent.
La lien avec la gendarmerie se fait par un ex compagnon qui a travaillé un temps avec cette fonction et qui a donc gardé des contacts.
L'ensemble à une cohérence. On peut noter, si on veut pinailler, certaines erreurs de script comme on dirait dans un film, mais rien de rédhibitoire. Nous sommes dans un roman, pas dans un précis de médecine.
L'issue de présent dans les vingt dernières pages. Peut-être suis-je bon public mais, contrairement à certains, je n'ai l'aptitude à découvrir le meurtrier à la quatrième page et, comme je l'ai déjà dit et le répèterai, lorsque je lis un polar mon but n'est pas de trouver moi-même la solution mais de suivre le déroulement de l'enquête.

L'écriture est très agréable fluide, on l'oublie, ce qui, pour moi, est un énorme complément. L'écriture en tant qu'outil pour narrer et non pas un but en soi.

En conclusion, un roman qui tient très honnêtement sa place en tant que polar, qui a une certaine originalité dans le scénario criminel, qui propose des personnages que l'on pourrait aisément croiser dans la rue. La structure permis d'avoir son attention soutenu. Pour ma part, il a joué son rôle de page turner.
J'ai eu grand plaisir à le lire.