Les écrivains contre la Commune
de Paul Lidsky

critiqué par CHALOT, le 10 mars 2022
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
étude étonnante et très structurée
« Les écrivains contre la commune »
suivi Des artistes pour la commune
étude étonnante et très structurée de Paul Lidsky
éditions la Découverte poche
233 pages
mars 2021 pour cette édition qui est une réédition


J'ai hésité à lire cette œuvre que je pensais un peu aride.... comme quoi on se fait des idées.
Dès les premières pages, j'ai été conquis et j'ai tout lu d'une seule traite et je suis ravi.
L'auteur aurait pu présenter les auteurs en livrant des citations et des dates...
Il a choisi le diagnostic rigoureux.
Il a dû effectuer un travail colossal de recherches et de lecture qui l'a conduit à nous livrer une analyse complète et percutante.

Si l'on excepte Victor Hugo et quelques autres, peu connus, eux, les écrivains de cette époque, ont tous dénoncé la commune et ses « excès ».

Ils n'ont pas cherché à comprendre les raisons politiques et sociales de ce mouvement, ils ont exprimé leur rejet dû à leur peur.

Il y a ;
les « aristocrates qui pensent que la culture doit être réservée à une minorité et les élites écrivaines protégées ;
les réactionnaires favorables à l'ancien régimes :
et même les républicains qui comme Anatole France et Emile Zola ont pris faits et causes contre la Commune.

Ces deux derniers ont évolué après vers la « gauche » sans renier leurs écrits anti-communards.
Ils n'ont pas signé des romans traitant de la Commune, mais fait des allusions très nettes en caricaturant des personnages ayant été communards.

Alphonse Daudet, qui a charmé notre enfance avec ses contes , « sur un ton badin, amusé, gentil, on trouve en réalité une condamnation, raciale de la classe ouvrière . L'ouvrier est un ivrogne, un véritable enfant, naïf qui se laisse entraîner dans tous les mouvements révolutionnaires parce qu'il a « ça dans le sang » »

Les évolutions de la société, le renforcement de la République et la mise en minorité au parlement des monarchistes, l'essor du mouvement ouvrier social et politique vont faire évoluer le monde intellectuel et celui des lettres et ce ne sont que les Barrès, Bourget et Maurras qui vont devenir les chantres de l'extrême droite et porter l'héritage des Versaillais

Jean-François Chalot