Hildegarde de Bingen
de Pierre Dumoulin

critiqué par CC.RIDER, le 27 février 2022
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un brin aride
Hildegarde de Bingen (1098 – 1179), abbesse bénédictine allemande, fut proclamée « Docteur de l’Eglise » le 07/10/2012 par Benoit XVI. Depuis les débuts du christianisme, c’est la quatrième femme honorée de ce titre de gloire. Cette mystique hors norme est connue pour ses traités théologiques, mais aussi pour ses œuvres musicales, ses enluminures, ses connaissances en phytothérapie et même pour ses recettes de cuisine. Auteure de livres de visions à caractère prophétique, elle sut synthétiser sa pensée en proposant une conception holistique très moderne de la personne humaine. « Le corps est l’atelier de l’âme où l’esprit vient faire ses gammes », disait-elle.
« Hildegarde de Bingen » est un essai théologique analysant la pensée de la sainte en se basant sur les textes de ces principaux ouvrages, le « Scivias », le « Livre des mérites de la vie » et le « Livres des œuvres divines », tous trois d’un abord un brin aride. Même si le livre débute par une courte biographie et s’achève par une chronologie succincte, le lecteur reste un peu sur sa faim de ce point de vue. Il aurait aimé plus de faits historiques, plus d’anecdotes sur un personnage assez extraordinaire, capable de tancer un pape, un empereur, de se faire conseiller par saint Bernard de Clairvaux en personne, de s’affranchir de la tutelle des moines et de prêcher la bonne parole un peu partout en rameutant des foules considérables. Elle fut aussi un exemple de féministe avant l’heure, mais dans le bon sens de l’acception, celui de l’énergie positive, de la collaboration d’égal à égale, non celui de la confrontation haineuse et stérile que nous déplorons aujourd’hui chez certaines. Au total, un livre intéressant, mais un peu trop « technique », voire « explicatif » à mon goût.