Roger, héros, traître et sodomite
de François Reynaert

critiqué par Colen8, le 8 février 2022
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Héros historique et romanesque
Héros, Roger Casement l’a été pour la Couronne Britannique qui l’a anobli en le faisant chevalier. Il l’est devenu en Irlande après son exécution (1916), martyr avec d’autres de la lutte pour l’indépendance de l’île. Personnage romanesque sans aucun doute de par son caractère complexe à la fois naïf et sombre, comme l’illustre la biographie de Français Reynaert avec son talent de conteur habituel.
Le congrès de Berlin s’était arrogé le dépeçage de l’Afrique au nom d’une mission civilisatrice. Le roi Léopold II de Belgique saura bien l’exploiter en s’adjugeant auprès de roitelets locaux un immense territoire, pour le plus grand malheur des autochtones. Irlandais de naissance mais britannique avant tout Roger nommé sur place s’offusque des pratiques barbares des mercenaires armés européens.
Sa tournure, sa beauté, son élégance jouent longtemps en sa faveur jusqu’à ce qu’une passion tardive pour la nation irlandaise le fasse basculer vers une trahison délibérée. Son projet de soulever l’Irlande pour gagner l’indépendance lors du conflit mondial consistait à convaincre les jeunes Etats-Unis de soutenir l’empire allemand puis de prendre à revers l’armée britannique enlisée en France.
Depuis un siècle la controverse à son sujet n’a jamais cessé, principalement due à l’homosexualité explicite de ses « carnets noirs ».