Monstrueuse féerie
de Laurent Pépin

critiqué par El Gabal, le 5 février 2022
(Strasbourg - 36 ans)


La note:  étoiles
Une fiction autobiographique teratologique
"Monstrueuse féerie" constitue un éloge de la folie ordinaire, de celle qui se tient tapie, sous la forme de monstres, dans les recoins les plus obscurs et les plus secrets de nos âmes. L'auteur, psychologue clinicien de formation, a évolué au contact des "anormaux", des "bizzares" dont il exalte la poésie tout en ayant conscience que les blessures psychiques peuvent être transgénérationelles. Dans ce roman, le héros se laisse guider non pas par un ange mais par un "elfe" qui incarne la possibilité et le risque de pouvoir vivre l'amour malgré les ombres du passé qui parfois nous assaillent de toute part et qui nous assiègent au point de nous faire perdre nos repères et de nous faire basculer dans la maladie. Mais il reste la poésie qui vient rappeler que l'écart par rapport à la norme peut être source de transfiguration et d'exaltation à travers un processus cathartique de purgation des passions. Un ouvrage où se mêlent différentes "voix" mais dont la narration ne bascule pas pour autant dans la confusion : le narrateur reste maître à bord du navire d'un bout à l'autre de cette traversée des enfers. Un roman qui devrait intéresser tous ceux qui que concernent de près ou de loin la maladie psychique, qui peut se muer en mal physique dès lors que les monstres cachés dans les profondeurs de l'âme ne sont pas sainement libérés...