De l'or dans les collines
de C Pam Zhang

critiqué par Pacmann, le 8 février 2023
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
Décousu d'or
Nous sommes à la fin de la ruée vers l’or, à une époque où l’or noir (ici le charbon) semble être devenu le nouveau sujet de convoitise de ce monde blanc, implacable et écrasant tout sur son passage.

Deux toutes jeunes filles d'origines chinoises viennent de découvrir le corps sans vie de celui qui fut, pour le meilleur et souvent pour le pire, leur père, "Ba". L'aînée se prénomme Lucy, et sa cadette Sam. Leur mère est décédée trois ans auparavant, les laissant à quémander de quoi donner une sépulture à leur géniteur.

C'est donc dans ce contexte peu réjouissant, entre misère, abandon, et racisme qu’elles vont errer avec la dépouille de leur père dans un monde apocalyptique et détruit par la folie de l'homme blanc. Enfin, c'est le moment de mettre en terre les restes, et c'est peu dire, tant le corps du malheureux est dans un état de décomposition avancée à force de pérégrination sans but ni issue visible. L'errance prend alors fin, suite à la rencontre opportune d'un homme mystérieux qui leur indiquera la présence proche d'une ville au milieu du désert, où elles pourraient reprendre pied avec la civilisation. C'est là que nous les laisserons, dans un premier temps, Lucy s'y installant, Sam finissant par disparaître sans qu'on sache où ni pourquoi.

Si on m’avait venu ce roman plutôt alléchant, l'histoire de deux jeunes filles, et si on pouvait s’attendre à la description de l’immigration chinoise du 19ème siècle, associée à l’essor du chemin de fer, trois fois hélas, cette thématique est à peine entretenue.

L’autrice s'attache surtout à décrire un huis-clos familial, pour mieux revenir au temps présent du livre, aux retrouvailles de deux sœurs devenues presque adultes.

L'histoire s'enlise donc très vite, n'avance qu'à force de répétitions, de dialogues plus ou moins crédibles, de retours permanents sur le passé proche, sans que cela donne matière à approfondir un sujet particulier. On peut aussi dire qu’en voulant aborder tout en surface, si c’était bien là le but, on ne touche finalement rien et il est compliqué de s’accrocher.

Par ailleurs, le style est plutôt laborieux, avec une succession de phrases brisées, hachées, et donc qui épuise le lecteur, parfois avec un texte à la syntaxe à la limite de l'incompréhensible.