Apocalypses - De l'Antiquité à nos jours
de Niall Ferguson

critiqué par Colen8, le 20 janvier 2022
( - 82 ans)


La note:  étoiles
« Rhinos gris, cygnes noirs et rois-dragons »
De tout temps les maladies infectieuses ont fait plus de victimes que n’importe quel cataclysme naturel sauf au XXe siècle avec ses guerres, ses génocides, ses famines de grande ampleur imposées par les régimes totalitaires. Ce retour sur d’innombrables catastrophes ayant endeuillé les populations pour certaines, ayant vu la fin des plus grands empires pour d’autres, est une invitation à réfléchir sur le Covid-19.
Certes s’il est encore trop tôt pour en faire un bilan objectif et complet, il s’avère utile d’en tirer des premières leçons, de faire en sorte d’acquérir la résilience nécessaire, d’apprendre à agir calmement face à l’imprévisible au moyen de structures sociales et politiques mieux adaptées. Seuls quelques pays plus réactifs ont su dès le début éviter le confinement conduisant à l’arrêt de leur économie.
Avant l’arrivée des vaccins la vulnérabilité d’autres riches pays développés est apparue au grand jour. Les interdépendances des marchés, l’opacité des hiérarchies décisionnaires, les batteries de procédures imposées par des bureaucraties envahissantes, la complexité des réseaux de désinformation, les contradictions entre experts ont mis à mal l’ordre mondial, exacerbé la relation sino-américaine en Guerre froide.
A la fin des années 1950 quand une pandémie de grippe asiatique de virulence comparable s’était déclarée il n’y eut aucune panique similaire. La double responsabilité chinoise dans le cas présent est inexcusable, de par son retard à révéler un virus mortel à Wuhan, puis en laissant des dizaines de passagers aériens contaminés quitter la ville et par conséquent propager une pandémie vers le reste du monde.
Le progrès technologique ne fait pas disparaître les cavaliers de l’Apocalypse, la vie reprenant presque à l’identique pour les survivants. Conclusion très pessimiste : ceux qui n’ont pas été éliminés s’efforcent d’oublier jusqu’à la fois suivante.