L'apparence du vivant
de Charlotte Bourlard

critiqué par CHALOT, le 15 janvier 2022
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un curieux roman
« L'apparence du vivant »
roman de Charlotte Bourlard
éditions inculte
130 pages
janvier 2022
Une affection filiale et philosophique

La narratrice, jeune femme , devenue photographe a une fascination pour la mort.
Elle cherche d'abord à photographier de vieilles personnes nues.
C'est un choix qu'elle partage en solitaire, après avoir connu une enfance spéciale et avoir côtoyé la mort, pas la sienne, évidemment, mais celle d'un vieux monsieur.
Elle se voit offrir un job par un vieux couple, les Martin qui vivent dans leur ancien funérarium où ils se sont connus.
C'est surtout avec Madame Martin que notre jeune héroïne noue des relations .
Elle est comme leur fille et d'ailleurs c'est elle qui héritera après la mort des deux vieillards.

C'est une curieuse initiation que l'héroïne va connaître.

Elle va découvrir la taxidermie, cet « art » qui consiste à préparer des animaux morts pour les conserver pour l'éternité ou presque.
Le sujet est quelque peu morbide surtout quand peu à peu, les « artistes » choisissent d'autres êtres vivants en dehors du monde animal.
Monsieur Martin qui bouge peu sur son lit semble contempler sa femme et cette jeune femme, réunies dans une amitié forte et une affection réciproque.
Le lecteur comprendra vite la nature de l'immobilisme de ce vieillard.

Quand les gens rencontrent ces deux femmes au bord du canal, ils les trouvent drôles , sympathiques.
On leur confierait bien la prunelle de nos yeux !?
Ah s'ils savaient ?
Le roman est noir, certes mais le lecteur ne peut pas s'empêcher de s'étonner et de rire tout en trouvant certaines scènes « abominables ».
C'est du grand art, non la taxidermie, que je n'aime pas, mais ce premier roman que nous offre l'auteure.

Jean-François Chalot