Le cerveau pense-t-il au masculin ?
de Ute Gabriel, Pascal Gygax, Sandrine Zufferey

critiqué par Colen8, le 15 janvier 2022
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Evolution vers le langage inclusif
Le terme inclusif est mal choisi quand il s’agit de langage, de grammaire, d’écriture. Son objectif premier est de ne rien exclure pour aborder la question des genres, ici considérés comme un continuum au-delà des formes binaires masculin/féminin que trop de personnes rejettent. Le masculin dans un sens spécifique domine tellement qu’il déforme la pensée en la rendant sexiste pour exprimer un sens mixte, neutre ou complètement générique sans équivalent féminin.
Le langage est le mode d’expression de la pensée en même temps qu’il agit sur la représentation du monde. Les neurosciences montrent comment il influence les comportements en créant des associations plus systématiques que d’autres. La psychologie expérimentale s’y intéresse à son tour à partir de la linguistique, de la grammaire, de l’histoire : c’est depuis le XVIIe siècle que le français a été envahi d’une vague de termes masculins véhiculant depuis de forts stéréotypes de genre.
Pour changer progressivement les représentations déformées les trois auteurs proposent d’explorer quelques pistes : reformuler les termes ambigus par des expressions neutres, des termes dits épicènes, féminiser davantage le vocabulaire en particulier pour ce qui concerne les noms de métiers, utiliser les doublets associant systématiquement féminin et masculin. Les formes contractées du langage et/ou de l’écriture inclusives étant jugés moins compréhensibles, il y a lieu de réfléchir collectivement à leur évolution.