Pour rien au monde
de Ken Follett

critiqué par Le rat des champs, le 2 janvier 2022
( - 73 ans)


La note:  étoiles
Froid dans le dos
Ken Follett est un génial raconteur d'histoires, il l'a déjà démontré maintes et maintes fois, et sa réputation n'est plus à faire. L'idée de ce livre lui est venue, nous dit-il, lorsqu'il préparait sa saga sur le vingtième siècle, et qu'il s'est aperçu, à sa grande surprise, qu'aucun des pays protagonistes de la guerre de 14-18 ne voulait la guerre, et que, plus encore, des efforts considérables avaient été accomplis pour l'éviter, de chaque côté.
Ce constat lui a donné l'idée de faire un roman actuel sur ce thème. Est-il possible que des chefs d'Etat sages, réfléchis et soucieux du bien de leur population soient entraînés, par un enchevêtrement diabolique de circonstances, à déclencher une apocalypse nucléaire?
Le soutien indéfectible de certaines superpuissances nucléaires à leurs vassaux peut-il mener à la plus grande tragédie imaginable?
Du Tchad au Soudan, de la Corée du Nord à la Chine, en passant par le Japon et naturellement les Etats Unis, une mécanique implacable est mise en place, faisant penser à la fameuse formule de Shakespeare, "une histoire pleine de bruit et de fureur, racontée par un idiot".
La force du récit est qu'à aucun moment, on n'assiste dans le chef des dirigeants concernés à un délire trumpien. D'ailleurs l'humanisme de la présidente des USA se démarque très nettement de la stupidité d'un personnage nommé James Moore, populiste, à l'intelligence limitée, qui évoque sans le moindre doute l'ancien président américain.
Le suspense est insoutenable et je mets quiconque au défi de lâcher ce livre une fois qu'il l'a entamé.
Un grand roman, qui fait peur.
Trop long 6 étoiles

J'aime bien les romans historiques de Follett, mais ce dernier comprend de nombreuses pages superflues. La vie privée de la présidente des USA est décrite, ses problèmes avec sa fille en particulier, alors que l'on s'attend à plus de géopolitique ou de scènes d'actions.
L'auteur a sûrement voulu faire plaisir a tout son lectorat en incluant des histoires d'amour peu utiles. J'ai donc sauté de nombreux paragraphes.
Comme dans sa trilogie "Le Siècle", Follett narre des intrigues se passant aux 4 coins du monde, lesquelles se regrouperont en fin d'ouvrage. C'est le roman parfait pour être adapté en série anglo-saxonne.

JPLacoste - - 71 ans - 16 février 2023


la géopolitique 8 étoiles

C’est vrai qu’on ne lâche pas ce roman de plus de 700 pages.
Pour garder le lecteur en haleine, l’auteur nous conte trois histoires d’amour qu’on suit tout au long du récit .

À cette critique dithyrambique du rat des champs à laquelle je souscris amplement, je vais me permettre quelques commentaires.

La dernière centaine de pages me semble un peu superflue . On tourne un peu en rond .
On assiste à des débats sans fin entre la Corée-du-Nord, la Corée-du-Sud, la Chine, le Japon et, bien sûr, les Etats Unis
Par contre, cette histoire d’amour, intéressante au demeurant, entre cet américano- libanais bardé de diplômes, travaillant pour la CIA et cette réfugiée Tchadienne n’ayant jamais quitté son village et qui voudrait rejoindre la France me semble bien improbable.
Une chose qui m’a un peu fait rire c’est cette manie de se téléphoner sans arrêt entre présidents ou responsables soit sud-coréen soit américain soit chinois et de terminer par "merci beaucoup Monsieur le président" "merci beaucoup madame la présidente"
Une autre chose intéressante et à la mode c’est que Kevin Follett a décidé de mettre des femmes à l’honneur... donc les États-Unis ont une femme comme présidente, la Corée-du-Sud a une femme comme présidente.
Par contre on leur a chaque fois fourgué un homme. Et cet homme, malheureusement pour la présidente américaine n’est pas à la hauteur. Elle doit prendre des décisions importantes et en même temps se préoccuper de son mari. Il la trompe, croit-elle, avec un prof de sa fille… elle doit également se soucier de sa fille qui n’est pas l’adolescente rêvée. Apparemment elle aurait pris des drogues ce qui est très mal vu pour la fille d’une présidente américaine.

A part ces quelques remarques sur le fond, je souligne l’intelligence de ce récit et les connaissances géopolitiques de l’auteur.

Darius - Bruxelles - - ans - 18 août 2022