Je ne vis que pour toi
de Emmanuelle de Boysson

critiqué par CHALOT, le 1 janvier 2022
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
chronique bien particulière de la Belle époque
« Je ne vis que pour toi »
roman d'Emmanuelle De Boysson
chez Calmann Lévy
262 pages
septembre 2020

Une chronique bien particulière de la Belle époque

L'auteure nous fait faire un voyage dans les milieux artistiques et bourgeois du début du siècle dernier.
L'histoire débute au tout début des années 1900 avec la rencontre « fortuite » entre une petite bretonne, provinciale courtisée par un homme relativement fortuné de vingt ans son aîné.
Antoine emmène sa « prise » à Paris, il l'épouse et semble la délaisser très vite.
Il mène sa vie nocturne, allant voir des galantes, laissant sa Valentine s'ennuyer.
Dans ces milieux là, il y a l'entre-soi, les rencontres lors des soirées où l'on croise des grands noms de la littérature comme Colette et quelques autres.
Valentine va rencontrer une grande amazone, Nathalie Clifford Barney, une écrivaine, avaleuse de femmes.
Au début, Valentine rejette les avances de « Natty », elle n'est pas attirée par les femmes et elle aime son mari avec qui elle a une fille, Louise .
Comme d'autres, avant elle et après elle, elle ne résiste pas au charme fou et mystérieux de son nouveau « mentor » qui l'initie à la littérature et aux plaisirs de l'amour.
On en rencontre du beau monde dans cette fiction qui s'inspire de la vie de véritables personnages, les Colette, Renée Vivien, Liliane de Pougy et quelques autres.
Le lecteur croisera lui aussi Marcel Proust et même Mallarmé.
Valentine finit très vite dans les rets du filet de Natty, c'est un amour puissant qui lie Valentine à cette avaleuse de corps et d'âmes.
La première est amoureuse, la deuxième, volage et tyrannique.
L'auteure nous offre une chronique sociale bien particulière de la vie parisienne des salons où le libertinage est de bon aloi.
On comprend assez vite pourquoi les livres parlent de « belle époque » qui devance la grande boucherie mondiale et un bouleversement du monde.

Jean-François Chalot