Les caprices de Miss Bennett
de Pelham Grenville Wodehouse

critiqué par Kostog, le 22 décembre 2021
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Nimbes de la théosophie et charme des manoirs
La chimérique Miss Bennett, fille d'un riche américain, est tombée amoureuse d'un jeune poètereau, le timide et rougissant Eustache Hignett. Cet amour est réciproque et la date du mariage a été fixée, mais la mère du jeune Eustache, une intellectuelle anglaise écrivant des essais sur la Théosophie, la célèbre auteur de « La Lumière qui se propage », ne l'entend pas ainsi. Elle ne veut en cas se séparer de son fiston, d'autant plus qu'elle pourrait perdre par le mariage de cet étourdi la jouissance de son manoir préféré.

Elle renvoie le poète en devenir en Angleterre, justement pour veiller sur son manoir, sans se douter que dans le même bateau se trouve la fameuse Miss Bennett, le cousin sportif, Sam Marlowe, qui immédiatement s'enflamme pour la jeune dame et Bream Mortimer, un ancien soupirant dont le seul mérite est d'être un vrai pot de colle prêt à essayer de satisfaire les moindres désirs de la jeune rêveuse. À bord se trouve encore Jane Hubbard, l'amie de notre héroïne, une jeune exploratrice, qui ayant déjà réduit en chair à pâté alligators, hippopotames, lions et autres félins de la savane, ne s'en laisse pas compter par des spéculations concernant un éventuel galant courageux...

Tous les ingrédients d’un vaudeville à la Wodehouse sont réunis et le récit démarre effectivement sur les chapeaux de roue. Les deux premiers chapitres valent en particulier leur pesant de crumble aux pommes. La suite n'est peut-être pas aussi haletante, mais conserve un bon lot d’événements imprévus, de situations cocasses et de dialogues loufoques, le pauvre Sam Marlowe s'en prenant plein les dents. Amateurs de Wodehouse, vous pouvez y aller!

Extrait:

« À cette époque, les États-Unis supportaient une dure épreuve. Presque chaque paquebot venant d’Europe amenait dans le pays une nouvelle troupe de conférenciers anglais. »