La maladie d’Alzheimer, si terrible pour les proches lorsqu’ils ne sont plus reconnus. C’est sur ce thème qu’Aki Shimazaki a bâti ce récit, un récit qui est très loin d’être celui que l’on attend. Pas de lamentations, pas de descriptions cliniques, juste l’acceptation de ce qui par ailleurs peut s’avérer un bon moyen d’occulter ce que l’on aurait aimé ne pas vivre. Fujiko Niré, atteinte de cette maladie depuis quelques années, va s’avérer capable de se souvenir des bons moments de sa vie, des bons moments qui ne font peut-être pas le bonheur de tout le monde, et d’oublier toute la partie de son existence qui ne l’a guère rendue heureuse. Et c’est également pour son mari, aux petits soins pour elle dans la maison de retraite où ils se sont retirés, l’occasion d’en apprendre des vertes et des pas mûres sur sa chère et tendre épouse. La drôlerie est parfois au programme de cette chronique douce-amère de la vieillesse, écrite avec finesse et sensibilité, avec un respect infini pour les personnages.
Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 6 février 2023 |