Entre deux cils
de Jean-Félix de La Ville

critiqué par Clarabel, le 13 septembre 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Coup de poing
Un premier roman qui ne laisse pas indifférent : "Entre deux cils" fait balancer le lecteur dans un camp de réfugiés au Cambodge où Alexandre, jeune homme de vingt-cinq ans, de bonne famille, bardé de diplômes, mais qui traîne un profond ennui en France, débarque pour une mission de plusieurs mois. A sa charge, les jeunes orphelins khmers. Des enfants innocents et qui vouent une admiration sans bornes à cet homme blanc. Lui, Alexandre, va se laisser séduire par cette candeur et cette innocence, et puis le charme du Cambodge va progressivement exercer une emprise étouffante sur lui : l'atmosphère moite, les sourires qui sonnent faux, le charme des Cambodgiennes... Il se lie d'amitié avec Antoine, un autre expatrié, à la séduction mystérieuse et totalitaire. Il va aussi faire la rencontre d'une jeune prostituée, Aline, qu'il va héberger chez lui, aimer au point d'en devenir fou. Car les événements faisant boule de neige, Alexandre va être pris dans un engrenage irréversible. Ce roman s'adresse à une personne, Vous, madame. On suppose qu'il s'agit de la mère du jeune homme, la lecture le précisera ou pas... Au fil des pages, l'histoire d'Alexandre opère un étrange envoûtement, dépose un voile de séduction et un parfum d'encens aphrodisiaque. Nous sommes l'ombre d'Alexandre, à son bord sur la moto d'Antoine, à ses côtés lors de ses soirées au Ricard Bar, lui tenant la main dans sa mission au camp des réfugiés. C'est un roman court et assommant. Certes, la fin fut un peu décevante, un peu loin de mes attentes. Mais "Entre deux cils" reste un roman qui touche profondément, ne s'oublie pas et révèle un jeune auteur prometteur.