Paris Fantasme
de Lydia Flem

critiqué par Veneziano, le 11 décembre 2021
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Vie et passion pour la rue Férou
Ce livre retrace la vie de l'auteure pour la rue Férou, sa passion pour elle, ses souvenirs, son histoire personnelle avant d'y arriver ... et l'histoire de cette voie publique du VIe arrondissement de Paris. Cet ouvrage, par conséquent mal intitulé, est fondé sur un point fixe, que justifie son introduction : cette dernière constitue une interrogation philosophique et psychologique sur les lieux de vie, les sentiments d'appartenance à un chez-soi, à son environnement immédiat, sur l'émergence de ces sentiments et instincts.
Puis viennent successivement son cheminement à Paris, avant d'atterrir rue Férou, l'histoire des personnalités, réelles et fictives, y ayant vécu, accompagnée de courtes biographies, sa description immeuble par immeuble pour en retracer l'évolution historique, sur la base de recherches d'archive à la Bibliothèque nationale de France. Ce passion devient fixe, presque monomaniaque, d'où l'expression de "fantasme" employée en titre, mais elle est transmise de manière communicative : se lançant dans cette enquête, la lectrice et le lecteurs se trouvent pris au jeu, l'évolution de cette rue pourtant assez courte et étroite, regorgeant d'anecdotes et de grands moments. C'est sur un de ses murs qu'est retranscrit le texte du poème Le Bateau ivre, d'Arthur Rimbaud, archi-photographié et publié sur les réseaux sociaux, ce dont lui-même se serait sans doute moqué.

Ce livre trouve une cause quelque peu déconcertante, mains incontestablement originale, qui sait attiser progressivement l'attention de la lectrice et du lecteur, autour de l'évolution d'un quasi-point fixe. Laissons-nous guider !