Les aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour, 12 : Montségur, 1201
de Jean d' Aillon

critiqué par Mimi62, le 29 novembre 2021
(Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans)


La note:  étoiles
Une réussite initiatique pour amoureux de l'Histoire
Une magnifique réussite ! L'auteur, très documenté, fait évoluer le lecteur dans les lieux, les milieux, les événements, les coutumes de l'époque. A l'aide du personnage fictif, Guilhem, représentant générique d'un petit noble de l'époque, il fait vivre les rivalités, les ententes, les modes de fonctionnement entre les diverses couches des personnes détentrices d'un pouvoir.
Il évoque également très bien le fonctionnement du catharisme et la place qu'il avait à cette époque, sans oublier les manigances de l'église catholique.
Moteur de l'action, Guilhem est celui qu'utilise Jean D'Aillon pour emmener le lecteur dans l'enchaînement des événements et nous introduire dans les rencontres politiques de ceux qui mènent la région.
Ces artifices rendent le récit vivant, attractif, tout en apportant une information historique réelle très bien articulée.
Evidemment, il ne s'agit pas d'un ouvrage d'histoire mais d'un outil de vulgarisation et d'initiation totalement réussi.

Je ne partage nullement ce que j'ai pu lire par ailleurs, ce n'est pas un roman à la recherche du sensationnel, il n'y a pas accumulation de détails, c'est un roman riche où le lecteur curieux peut apprendre beaucoup de choses, où l'on sent la volonté de l'exactitude de l'auteur. Roman de plage ont dit certains. Ca peut se comprendre car la lecture est aisée mais elle nécessite d'être amoureux de l'histoire mais c'est alors passer à côté de beaucoup de choses. Je pense que c'est justement l'idée de lire ce roman comme un roman de plage qui fait que le lecteur passe à côté de l'essentiel.

J'ai beaucoup pensé à Jean-François Parot qui avait ce souci de l'exactitude, de la précision, des termes de l'époque qui faisaient que l'on était totalement immergé dans le déroulement.
La pauvre adaptation télévisée où là effectivement le sensationnel est recherché, en est la version "roman de plage", à l'image de cette façon de lire le roman de Jean d'Aillon, comme l'évoquent certaines critiques.

C'est mon premier roman de cet auteur et ce ne sera pas le dernier. Cette réalisation est tellement réussie que je vais prendre l'ensemble des ouvrages de D'Aillon dans l'ordre chronologique.