Rhinocéros
de Eugène Ionesco

critiqué par Pendragon, le 12 septembre 2004
(Liernu - 54 ans)


La note:  étoiles
Le rhino, c'est rosse
Evidemment, quand on n’aime pas trop le théâtre (à part Shakespeare) et que l’on a horreur du burlesque, il ne faut pas s’étonner de trouver pareil ouvrage d’une abomination à faire peur…

Allez hop, c’est parti pour la volée de bois vert que je vais me prendre !

Tous ces braves gens qui se transforment en rhinocéros à mesure que le temps passe, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un qui refuse de laisser l’animalité qui est en lui prendre le dessus, c’est peut-être très allégorique et symbolique, mais je crois que cela aurait pu être présenté de manière beaucoup plus profonde et surtout, surtout, moins farce !

Ionesco a peut-être de l’humour, il a peut-être un style et une écriture qui ne sont pas mauvais… mais je n’accroche tout simplement pas ! C’est vide, c’est vieillot, c’est plat, c’est superficiel, c’est de la conversation de comptoir, ce sont des répliques décalées… et, pour moi, ce n’est ni prenant, ni drôle !
Une visualisation parfaite 9 étoiles

C'est une très bonne redécouverte du style de l'auteur que m'a permis cette pièce de théâtre. Comme dans la Cantatrice chauve, nous découvrons un univers complet, particulièrement décrit par Eugène Ionesco dans le cas présent : le cadre et contexte des différentes scènes sont très précis, ce qui m'a permis d'entrer pleinement dans cette pièce de théâtre. La visualisation est superbe ! Ça m'a grandement donné envie de voir cette pièce sur scène... !

Le côté absurde m'a par ailleurs plu, c'est ce style qui semble caractériser et animer l'auteur. Les quelques petites notes à la fin de l'édition m'ont par ailleurs éclairée sur la volonté de l'auteur, puisque par la représentation du rhinocéros l'idée était de symboliser le totalitarisme (je n'aurai jamais trouvé ça toute seule haha et comme je n'ai pas lu le résumé en amont de la lecture...).

Une bonne lecture en somme, rapide.

Meuhriel - - 31 ans - 8 mai 2019


Un monde farcesque pour une vraie tragédie 8 étoiles

Ionesco, un grand talent qui dérange et se mérite ? C'est du moins mon avis. Ses pièces ont toujours eu tendance à me rebuter sans doute suite à une représentation de La Cantatrice chauve qui m'avait laissée plus que perplexe. Pour apprécier l'absurdité de ses œuvres, il faut je pense une certaine maturité ou du moins un certain état d'esprit (avis aux professeurs de français qui mènent voir certaines pièces à des élèves trop jeunes...)
Quoi qu'il en soit après m'être armée de courage, j'ai lu cette pièce que j'ai adorée. Il m'a tout de même fallu une seconde lecture pour véritablement apprécier l'intrigue car ma première a été quelque peu parasitée par le nombre impressionnant de didascalies. On sent que la pièce n'est écrite que dans l'optique de la scène et seule dans sa chambre cela s'avère déroutant.
Tout y est: de l'humour, de l'absurde, des personnages riches, un message fort, un crescendo dramatique! En résumé il faut un temps d'adaptation pour apprécier ce comique subtil et riche d'enseignements.

Junos2005 - - 34 ans - 21 février 2014


« Je ne capitule pas ! » 8 étoiles

Bérenger, un homme ordinaire, voit peu à peu les gens autour de lui se transformer en rhinocéros. Tous se résignent et se laisse entraîner, sauf lui.

Ionesco fait partie du théâtre de l’absurde, mais je crois que cette pièce pourrait accrocher des lecteurs dont l’absurde n’est pas forcément leur genre. La pièce se rapproche par moments à La ferme des animaux de George Orwell. C’est une très belle fable métaphorique et probablement la pièce d’Ionesco avec le plus fort message. Si j’ai souri à plusieurs reprises, c’est surtout une pièce qui m’a fait réfléchir.

Nance - - - ans - 2 mars 2012


Sous le rire la satire 7 étoiles

Une excellente pièce rythmée, drôle, absurde mais qui fait réfléchir.
Un excellent moment d'humour !!

Mallaig - Montigny les Cormeilles - 48 ans - 9 février 2012


Résister à la rhinocérite ! 9 étoiles

Dans cette pièce de théâtre, les êtres humains sont atteints par un mal, la rhinocérite : les personnages se transforment progressivement en cet animal considéré comme violent, buté et peu intelligent par Ionesco. Au fil de l'oeuvre, le nombre d'humains se réduit au profit d'une meute de rhinocéros.

Cette pièce est absurde et ne peut que déstabiliser son lecteur : le dialogue entre le logicien et le vieux monsieur en est un parfait exemple ! Ionesco montre ainsi que la logique est dangereuse et permet d'énoncer une vérité incohérente : "Socrate est un chat". Cette logique rappelle celle utilisée par les régimes totalitaires. Cette épidémie de rhinocérite symbolise la montée des dictatures, la faiblesse des hommes qui n'osent pas s'opposer à cette violence et préfère suivre le troupeau. Ces transformations animales symbolisent cette faiblesse humaine, cette apathie qui empêche l'homme d'être pleinement maître de ses actes. Accepter d'être un rhinocéros, c'est accepter la dictature. Il faudra donc résister comme Bérenger et ne pas être conformiste.

Evidemment la pièce prête à sourire et s'avère assez proche de la farce tout en conservant des éléments tragiques, ce qui est le propre de l'absurde : rire de sujets graves. Les personnages ont une part animale comme leur nom le souligne parfois : M.Papillon, Mme Boeuf, M.Dudard ( bourdon ? ). Ionesco a engendré des êtres humains originaux qui confrontés les uns aux autres font émerger les limites de l'humanité.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 13 novembre 2011


Pas si mal ! 7 étoiles

N'étant pas beaucoup fan de théâtre et encore moi du mouvement absurde, j'ai commencé à lire Rhinocéros avec réticence. Mais en dehors de cela, on voit un parallèle avec la montée des totalitarismes de l'époque de Ionesco. Il nous montre ainsi derrière la transformation de toute une race (l'Homme), comment cette montée des totalitarismes est arrivée et aussi, comme la fin nous le montre, qu'il y a toujours quelqu'un pour se battre pour l'individualité et pour la libre pensée. Il donne ainsi l'espoir que tout est possible puisqu'à son époque l'espoir était ce dont les Hommes avaient besoin.
A lire pour toutes personnes ayant besoin d'espoir en l'humanité!!

Marion3268 - - 30 ans - 20 août 2011


Du Ionesco tout à fait lisible... 7 étoiles

Rhinocéros fait partie de ces pièces tout à fait lisibles et drôles si on lit à haute voix, sinon on s'emmêle les pinceaux! Lisez la cantatrice chauve vous verrez la différence!
Même si j'ai eu beaucoup de préjugés sur les œuvres de Ionesco et notamment sur Rhinocéros un livre obligatoire dans mon cursus universitaire, cette pièce est vraiment plaisante, mêlant la farce à la tragédie, jouant sur ce paradoxe tout au long de la pièce!
A travers cette "rhinocérite" qui touche les habitants de la petite ville, Ionesco nous montre la montée du nazisme et le fanatisme qui touchèrent les populations lors de la seconde guerre mondiale! L'homme face à lui-même, seul contre la collectivité, seul contre la pensée de masse!

Une pièce bivalente qui n'est pas si absurde que ça!

Rouchka1344 - - 34 ans - 14 mai 2010


Excellent 9 étoiles

Drôle, critique de son temps, burlesque, absurde... Des réflexions morales et philosophiques en passant par les opinions les plus communes... Tout y passe.

Nouillade - - 33 ans - 24 mai 2009


Burlesque 8 étoiles

Je suis d'avis que la note est sévère. Je ne suis moi non plus pas un fin connaisseur de théâtre mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier le "Rhinocéros" de Ionesco. Le burlesque des situations, des dialogues m'ont souvent fait sourire et même rire à certains moments. Les introductions des actes/tableaux permettent de bien imaginer le cadre de l'action sans pour autant nous abreuver de détails futiles et j'ai particulièrement aimé le personnage de Bérenger, alcoolique désirant devenir érudit, simple mais pas simplet.
J'avoue par contre que je n'ai pas dû saisir toute l'idée de l'allégorie introduite dans la pièce et qu'il faudrait que je lise un commentaire de cette œuvre afin d'en parfaire ma compréhension.

Ngc111 - - 38 ans - 26 avril 2009


Pas si mal ! 8 étoiles

Je l'accorde, ça n'est pas le meilleur Ionesco, il y manque un peu de verve et de fraîcheur.
Mais cette pièce reste plaisante, en décriant de manière surréaliste les aléas indésirables du temps qui passe.
J'aurais bien vu cette pièce illustrée par René Magritte.

Veneziano - Paris - 46 ans - 6 mai 2005


Un peu chagrin... 8 étoiles

Cette pièce ne me semble pas si décalée que ça. Peut-être vieillit-elle un peu mal, d'accord. Mais elle contient néanmoins une symbolique qui, tout en étant burlesque, reste claire et énergique.
Peut-être l'animalité remplace-t-elle la lâcheté, peut-être l'absurdité vaut-elle l'incohérence d'actes totalitaires...
Moi, je ne le trouve pas sans consistance, Ionesco...

Bluewitch - Charleroi - 45 ans - 26 février 2005


Amusant 8 étoiles

L'action est lente, néanmoins l'histoire me paraît "plutôt" amusante.

L'action est lente, pour une pièce comptemporaine j'aurais pû attendre des dialogues plus "modernes", moins soutenu pour une pièce qui devrait se passer de nos jours.

Ayla_sasy - - 44 ans - 19 février 2005


intéressant ! 7 étoiles

J'ai trouvé très drôle comme histoire, enfin je devrais dire burlesque.

Norway - Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes ! - 49 ans - 13 septembre 2004


Pas si absurde! 8 étoiles

J'ai dû lire La cantatrice chauve et Rhinocéros en classe, façon théâtre, chacun lisant un rôle de son banc (très théâtral, en effet!). Lecture obligée qui à l'époque m'a inspiré des réflexions semblables à celles relevées par Pendragon. J'ai vu des années plus tard une ou l'autre pièce de lui et je l'ai lu plus avant, et ça a été la révélation de cet univers si singulier, dans une écriture apparemment plate mais qui draine, il me semble, des réflexions profondes sur la vie. Certes il faut se faire au burlesque des situations... Peut-être réessayer avec d'autres ouvrages comme surtout La soif et la faim...

Kinbote - Jumet - 65 ans - 13 septembre 2004


quoi ? Ionesco c'est plat ??? 10 étoiles

non... Ionesco c'est tout sauf plat !!! la preuve, son livre t'a fait réagir, et même si tu n'aimes pas, il a provoqué en toi des sentiments... négatifs certes, mais tout de même !!!

je comprends que le style et le sujet puissent faire rebrousser chemin, mais le qualifier ainsi, non...

Jadsmine - TOURS - 55 ans - 12 septembre 2004