L'Amour et la Violence
de Diana Filippova

critiqué par CHALOT, le 21 novembre 2021
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
roman d'une anticipation obscure
«  L'amour et la violence »
roman de Diana Filippova
chez Flammarion
348 pages
août 2021


Tout est politique, paraît-il ?
Je ne sais pas, cela se discute mais là, oui, on est dans la politique, d'aujourd'hui et peut être de demain.
Pas dans la science-fiction mais malheureusement dans l'anticipation.
Il y eut 1784 et ce roman-là qui nous emmène dans un avenir noir possible, plausible.
Valentin va grandir sans identité propre, il faudra que sa mère l'aide à trouver un nom.
Il n'a qu'une envie : grandir et s'élever le plus haut possible dans la société.
Mais quelle curieuse société où les pauvres, les sans rien sont séparés des autres par un mur infranchissable, derrière lequel ils connaissent la famine et le relégation.
D'ailleurs qui est derrière ce mur, eux, la multitude ou les autres, ceux qui ont tout ou presque ?

Que s'est-il passé hier ?
Le lecteur finit par en découvrir quelques pans du passé.
L'envers du décor n'est pas non plus le paradis sur terre ou du moins sur une partie de la terre car les hommes et les femmes, ceux de « l'élite », doivent rester dans la norme, obéir.
Ils sont surveillés, traqués et frappés par la grande inquisition moderne.
On peut tout effacer, tout, mais un jour «  toutes les manipulations sont révélées au grand jour, les crimes, les purges, les explosions d'immeubles déguisés en effondrement, la famine organisée dans les confins, des enfants qui crèvent. »

Tous les rêves sont étouffés y compris le désir.

L'amour, la révolte, la vérité s'entremêlent mais ce qui semble possible dans cette société où se rencontrent une fausse bienveillance et un vrai contrôle, n'est qu'un leurre.
Ce premier roman de l'auteure vous laissera des traces.

Jean-François Chalot