La vie en relief
de Philippe Delerm

critiqué par Marvic, le 18 novembre 2021
(Normandie - 65 ans)


La note:  étoiles
Le passé présent
On retrouve dans ce dernier livre, tout ce qui a fait le succès des précédents ; les thèmes chers à l’auteur, le sud-ouest, son village normand, les matches de football…
L’attention portée aux petits riens, aux odeurs, aux sensations, aux paysages, aux décors,"vivre par les tout petites choses". "C’est un défi : écrire deux pages sur ce presque rien" ; un défi gagné par Philippe Delerm, puisque nous sommes nombreux à nous retrouver dans ses "presque rien"... et à vieillir avec lui.

Mais c’est aussi un ouvrage qui aborde souvent l’âge, le grand âge, le temps qui passe ; "on le sent, on le voit. Il y a un âge où on ne séduit plus. On ne fait plus partie du jeu . On ne vous regarde plus". Mais attaché à ses souvenirs, il ne veut pas les confronter avec la réalité des lieux.

Avec sincérité, il parle de l’amour qu’il a éprouvé pour ses parents, "Quand on a été aimé comme ça, on ne peut pas faire de sa vie absolument n’importe quoi."
Celui qu’il éprouve pour son fils, ses petits-enfants :" Je sais que je les aime parce que je pense à eux tout le temps. Je sais que je suis heureux parce que je m’inquiète pour eux tout le temps."
Et le bouleversement créé par le confinement, la douleur d’être séparé même si son confinement s’est déroulé dans de bonnes conditions pour lui et l’évocation d’une chanson diffusée sur le net pendant la pandémie, "La tendresse", pièces de puzzle à visage humain.

" De la vie transparente, on peut rêver de faire un alcool fort. c’est ça, mon vrai métier". Le métier de bouilleur de cru. Un métier qu’il maîtrise, dans une langue que j’ai trouvée de plus en plus travaillée, une série de poèmes au vocabulaire délicat et subtil.
Aux phrases fortes et inoubliables.
"Le malheur, c’est de perdre quelqu’un. Le bonheur, c’est d’avoir quelqu’un à perdre."