Né sous une bonne étoile
de Aurélie Valognes

critiqué par CHALOT, le 4 novembre 2021
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un peu d'espoir dans l'école républicaine
« Né sous une bonne Etoile »
roman d'Aurélie VALOGNES
chez Fayard/Mazarine
372 pages
avril 2021



L'avenir de Gustave semble tout tracé, il semblerait déterminé par son milieu populaire et par ses difficultés personnelles : dyslexie ….
Il a du mal à l'école, il est rejeté par les autres, l'école semble le repousser, il a l'impression qu'il n'est pas fait pour elle.
Sa grande sœur réussit, elle, très nettement égoïste, elle s'installe dans le moule et aura un avenir serein.
C'est écrit....ou presque.
Gustave souffre, il essaye parfois de se défendre mais abandonne souvent un combat perdu d'avance.
Sa mère le couve au lieu de l'aider mais peut-elle faire autre chose.
Son amour est utile.
Quant au père, il est dramatiquement absent mais s'apercevra t-on réellement de son départ quand il partira avec une autre.
Au début et jusqu'en 6ème, Gustave ne pourra pas profiter du soutien de ses enseignants qui pour les « meilleurs » le délaissent et pour les autres le mettent de côté quand ils ne le raillent pas.

Un enseignant doit aider l'élève-enfant à se mettre debout.
Certains ne le font pas, d'autres si.
Gustave finit de rencontrer la perle, pas si rare que ça, qui détecte dans ce petit garçon rebuté par l'école, un être qui est mu par de nombreuses potentialités non encore révélées
« La vie peut basculer d'un côté ou de l'autre, il suffit d'une rencontre. »
Ce roman fluide au possible, bien écrit et plein d'humanité est un cadeau pour tous ceux qui ont envie de faire bouger les choses, de croire que rien n'est bouclé et que l'avenir de chacun n'est pas déterminé.
Si on est pas né sous une bonne étoile, on en cherche une autre avec une aide si possible, il y a tant d'étoiles !

Jean-François Chalot.
Le calvaire 6 étoiles

Gustave est un petit garçon en grande souffrance. Pendant six longues années, il sera malmené, maltraité, humilié à l’école. Malgré tous ses efforts et ceux de sa maman, il est toujours en échec scolaire. S’ajoute à sa douleur d’élève, celle de se sentir responsable du chagrin de sa mère et du divorce de ses parents.
Heureusement, mieux vaut tard que jamais, il rencontre une professeure au collège qui va l’aider et lui montrer qu’il a de la valeur, qu’il sait, qu’il est capable de belles choses.
"En gros, si on te dit toute ta vie que tu es nul, alors tu vas le croire et tu vas finir par vraiment être nul. Alors que si on passe son temps à te dire que tu es intelligent, tu vas y croire aussi, et tu vas redoubler d’efforts pour prouver que tu mérites cet adjectif. Et tu seras intelligent."

La lecture des premiers chapitres a déclenché une réaction excessive et partiale face au personnage guindé de l’institutrice de CP, qui vouvoie ses élèves de 6 ans, et qui ignore leurs différences. Pas besoin d’aller chercher des explications lointaines, j’ai été pendant des dizaines d’années institutrice de CP. Et cette succession d’enseignants incapables de détecter la dyslexie au en 2020 était pour moi inconcevable . La lecture du dernier chapitre "pour vous en dire plus" a confirmé, hélas, que je me trompais.

Sur la forme, dans ce roman conseillé par une amie, j’ai retrouvé les personnages un peu trop manichéens, (sauf peut-être la maman) que j’avais rencontrés dans un autre roman de l’autrice ; que ce soit les enseignants, l’abominable Principal du collège, ou le père, les méchants restent méchants, les gentils très gentils et La bonne fée, la professeure idéale, (telle que devraient être tous les enseignants!).

Un livre plein de bonne volonté qui se lit vite, et qui donne une leçon à ceux qui "enseignent" et ceux qui "en-saignent".

Marvic - Normandie - 66 ans - 14 novembre 2022