Tango - Tome 6 - Le fleuve aux trois frontières
de Matz (Scénario), Philippe Xavier (Scénario et dessin)

critiqué par Septularisen, le 24 octobre 2021
( - - ans)


La note:  étoiles
«Au paradis terrestre les mauvaises surprises s’accumulent, et l’heure de régler les vieux comptes a sonné…».
Au début de l’histoire nous retrouvons, comme dans tous les épisodes de cette série, nos deux compères Tango et Mario. Ce dernier est toujours tranquillement installé dans son appartement à Buenos Aires en Argentine, dans l’immeuble qu’il a acheté avec Tango. Lui par contre, fidèle à son caractère, est toujours en vadrouille… Cette fois dans la Cordillère des Andes, en train de faire des recherches archéologiques.

Alors que les deux ne souhaitent plus que couler des jours paisibles loin des embrouilles, Mario reçoit un appel de Mike, le grand-père de Tango [déjà vu dans l’épisode: «Sable rouge» (1)], qui est aux chutes d’Iguaçu, (frontière entre Brésil, l’Argentine et le Paraguay), et qui leur demande «un coup de main». Il veut les voir le plus vite possible!

Arrivés sur place, nos deux compères apprennent de la part de Mike qu’en fait il les a appelés pour venir en aide à Porfirio, un vieil ami a lui, avec qui il était dans la marine. Celui-ci a une petite entreprise de transport qui amène les touristes aux chutes d’Iguaçu, et se fait racketter par des petits voyous.

Mais très vite Mario et Tango comprennent que Mike ne les as pas seulement fait venir pour cela…

Une fois n’est pas coutume commençons par les dessins de M. Philippe XAVIER (*1969). Alors disons-le tout de suite, c’est toujours aussi bon! Toujours aussi bien servi par la colorisation exceptionnelle de M. Jérôme MAFFRE, il faut aussi le dire! C’est beau, bien dessiné, bien fini et précis. C’est simple, on s’y croirait! Si les scènes intérieures sont un peu «pauvres», et les décors simples, parfois même trop, les panoramas et vues extérieures sont, elles, magnifiques. Certaines pages (Pg 1 ; 7 ; 53 ; 56…) valent la peine d’être regardées, rien que pour cela! Inutile de parles des visages des différents personnages, toujours aussi magnifiquement bien rendus, et des scènes d’action très dynamiques, aidées il est vrai par un découpage des plus originaux (Pg. 51 p. ex.)
Il y a bien sûr comme toujours quelques «faux raccords», p ex. si Tango et Mario notent tout de suite l’œil droit poché de Mike (Pg. 10), comment se fait-il que trois jours plus tard, il n’a absolument plus rien à l’œil? (Pg. 24-28). Même chose avec Tango. Si après la bagarre avec les voyous (Pg. 39-40) il a l’arcade sourcilière largement ouverte et porte ensuite un pansement (Pg. 41-53), comment se fait-il que deux jours plus tard (Pg. 54-55) il n’a plus rien? Même plus la moindre petite cicatrice? Mais bon, dans l’ensemble rien de bien grave…

Le scénario d’Alexis «Le Tueur» MATZ (*1967, de son vrai nom Alexis NOLENT), par contre… Je ne sais pas quoi en dire? Tellement il est aux abonnés absents… C’est simple, il n’y a… Rien! Mais vraiment rien! Et rien à en tirer et encore moins à en dire… C’est toujours la même chose! Toujours le même déroulement que dans les volumes précédents. Il y a un problème, Tango arrive, tue tout le monde, s’en sort par miracle (si, si je vous assure, par miracle!..), et nos deux comparses repartent vers de nouvelles aventures… Et là, à force c’est vraiment (mais vraiment), très lourd et très fatigant, pour ne pas dire lassant! C’est même de pire en pire, c'est tellement mauvais que cela m’a complètement gâché la lecture de cet opus!
Encore une fois, je reste à dire et à penser que «Tango» est une bonne, une très bonne série, et qu’il y a moyen d’en tirer des idées et des scénarios très originaux, tant l’idée de départ est bonne... Mais, encore une fois, tant que M. MATZ, ne développe pas mieux et plus sérieusement son scénario, - qui est aussi épais qu’une chips -, cette série ne pourra pas devenir un grand classique, et... Je ne pourrai pas faire une recension plus positive!
Je l’ai déjà dit, mais je le répète ici: c’est trop simple, trop simpliste! Il faudrait des histoires plus longues, plus développées, avec un scénario plus original, plus développé, avec des imprévus, un fil rouge, une histoire de fond, des retournements de situations, des fins que l’on ne voit pas venir à des kilomètres (vu que de toute façon c'est toujours la même...), et laissant plus de place aux personnages secondaires... Pourquoi pas une histoire d’amour p. ex.? Pourquoi pas une histoire ou c'est Mario qui aurait le premier rôle?..

Je reste donc à attendre, mais d’ici là, ceci est sans doute le plus mauvais album de la série…

P. S : : Comme toujours avec cette série, au vu des nombreuses scènes de violence, particulièrement crues et réalistes qui y sont présentées, on évitera de mettre cet album dans les mains des plus jeunes.

(1) : Cf. ici sur CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/54550