Les muses ne dorment pas
de Zoé Valdés

critiqué par Pucksimberg, le 4 octobre 2021
(Toulon - 43 ans)


La note:  étoiles
Une nuit au musée ...
Dans ce roman, Zoé Valdès livre une partie de sa vie en prenant le masque de Maria, jeune femme qui vit avec un peintre mineur, et qui va poser nue pour Serge le photographe, mais surtout poser pour Balthus. Jeune femme, elle ne connaissait pas du tout l’artiste, c’est en vieillissant qu’elle a réalisé qui était cet artiste. En 2019, l’écrivaine est invitée à passer la nuit dans l’un des plus beaux musées de Madrid : le Thyssen-Bornemisza. Elle pourra donc, seule, déambuler au milieu de centaines de chefs-d’œuvre. Le hasard faisant bien les choses, il s’y déroule une exposition sur Balthus. Elle narre une partie de cette nuit où les muses de grands artistes ont gagné l’immortalité grâce aux œuvres d’art. Le roman évoque aussi Renée Monchaty, l’une des muses de Pierre Bonnard … Pourquoi ce peintre ? Parce qu’elle a hérité d’un tableau de Bonnard. Ainsi, l’écrivaine tisse des liens entre toutes ces références artistiques.

Ce roman se lit avec plaisir comme c’est souvent le cas avec Zoé Valdès. Il appartient à un projet d’édition qui invite un écrivain à rédiger une œuvre en lien avec un musée célèbre. Zoé Valdès fait partie des élus et son goût pour l’art est vraiment communicatif. On imagine la chance qu’elle a eue de pouvoir se balader tranquillement dans un tel lieu sans la horde de touristes habituels. Croyant aux fantômes, elle pense réellement que ce lieu est habité par ceux-ci comme ces muses qui prennent vie sous sa plume.

Le roman a une structure particulière. Il y a le récit à la première personne du singulier qui donne la parole à Maria/Zoé Valdès, puis un passage où le récit bascule à la troisième personne du singulier. Il y aussi les pages concernant Renée, muse de Bonnard à la fin tragique. Ce qui relie tous ces chapitres c’est la figure de la muse, de ces femmes qui ont permis à des artistes d’affirmer leur talent. Le roman n’est jamais pédant et reste vraiment accessible même si le lecteur n’est pas familier du monde des arts. De nombreux dialogues dynamisent le roman et font la part belle à la parole.

Ce n’est pas le meilleur roman de l’écrivaine, mais il se laisse lire avec plaisir.