Très intéressée par la collection "Ma nuit au musée", j’ai décidé de suivre Zoé Valdès au musée Thyssen-Bornemisza de Madrid. où le tableau de Canaletto "Place Saint Marc à Venise" la fascine avec la présence d’un personnage qui semble regarder le spectateur ; comme l’avait aussi fascinée la présence discrète d’un autre admoniteur dans un tableau de Balthus " Passage du Commerce-Saint-André".
Balthus est un peintre marquant dans la vie de l’autrice, qui mêle alors souvenirs autobiographiques et oniriques dans son récit. La place de l’art dans sa vie, son passé cubain, son mariage avec un peintre "frustré" , ses quelques heures de travail au bureau de l’Unesco, ses heures de pose pour Serge revendeur de photos érotiques avec de jeunes filles nues. Et Balthus, peintre sulfureux, pour qui, cachant son âge, elle devient modèle ; modèle mais pas muse.
"Et puis j’ai mieux compris cette attente angoissée des "muses" non pas à travers moi, parce qu’en vérité je n’ai jamais réussi à être la muse de mon mari, de toi, ni de personne... J’ai été un modèle, pas une muse… Quand je parle de "muse", je veux dire une authentique inspiration, voix directe ou médium vers la création pure."
Mais alors qu’ elle va s’endormir face à un portait de Bonnard, elle ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec cette nuit passée seule et le départ de la maison de sa fille Attys Luna.
Quatrième ouvrage de la série " Ma nuit au musée", j’ai choisi Zoé Valdès car la lecture de son parcours, il y a plus de 20 ans m’avait impressionnée.
J’ai découvert le sens d’un "tableau mort", mieux compris le rôle des modèles, des muses pas forcément enviable, l’exploitation de la misère de jeunes filles, loin des top modèles de notre époque.
J’avoue ne pas avoir adhéré à ce récit confus, où se mêlent rêves et réalités... et encore moins aux tableaux de Balthus.
Marvic - Normandie - 66 ans - 30 juin 2023 |