Le ravisseur
de Paul Savatier

critiqué par Mimi62, le 1 octobre 2021
(Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans)


La note:  étoiles
Les apparences....
Un milieu rural, sans précision de région, sert de décor au déroulement du récit, sans précision de date. Le cadre permet toutefois de le situer vers le milieu du XXème siècle.
Victor n'a guère eu la possibilité de prendre une autre voie que de perpétuer celui tracé par cette famille rustre où l'affection ne faisait pas partie des éléments importants de la vie.
Plutôt timide, il n'est lié à personne et souffre de cette solitude affective.
Nathalie, petite fille de dix ans, est l'une des très rares personnes qui lui manifeste un intérêt aussi, c'est sans aucune arrière pensée de quelque nature que ce soit qu'il lui vient en aide lorsqu'elle fait l'école buissonnière pour éviter d'être grondée et battue.

Ces deux êtres semblent distincts mais lorsque leurs chemins se croisent, le manque d'affection les réunit et les fait vivre dans un vase clos car s'ouvrir au monde signifie retrouver cette solitude.
C'est alors le regard de la société qui va embrouiller ce cheminement, transformant immédiatement Victor en ravisseur d'enfant.

Le livre raconte cette histoire avec les mots et le coeur de Victor, comme une sorte de plaidoirie qu'il essayera de faire comprendre à ses juges mais ses mots et ceux des juges ne sont pas les mêmes et l'issue d'une compréhension mutuelle reste en suspens.

Un récit avec un point de vue intéressant, un narrateur original, soulevant nombre de problèmes quant à l'enfance maltraitée. Différents aspects de cette maltraitance sont évoqués : la physique immédiatement évoquée quand la situation est découverte et la morale qui n'apparaît pas dans l'analyse judiciaire de la situation.