Histoire de la femme cannibale
de Maryse Condé

critiqué par Rotko, le 7 septembre 2004
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
Etre une femme de couleur.
Rosélie, avec sa "peau de sapotille" est une jolie femme, tantôt narratrice, tantôt objet de la narration. Après avoir parcouru les continents, la voici au Cap, veuve d'un blanc spécialiste de Yeats, dans une Afrique du Sud qui a mis fin à l'apartheid. Pour survivre, elle devient "Rosélie Thibaudin, guérison de maladies réputées incurables", car ses peintures d'autodidacte ne font pas d'elle une artiste reconnue.
A travers ses expériences passées et présentes, les gens fréquentés, les villes parcourues, on voit la vie des différentes communautés, des blancs, des noirs, et des métis plus ou moins foncés. Rosélie est à la recherche d'une identité, pour elle-même - puisque personne ne la "reconnaît" en tant que femme et artiste, mais aussi pour son mari Stephen, le professeur assassiné, original brillant et provocateur, dont le vrai visage lui échappe.
L'ensemble est un peu fouillis. Pourtant ces thèmes de la reconnaissance et de l'identité sont intéressants, et le lecteur appréciera des épisodes de la vie amoureuse et sociale de cette femme libre, qui ne se reconnaît dans aucune communauté fondée sur la couleur ou le métissage.
Dans ce domaine lire l'entretien de Maryse Condé "la race n'est pas primordiale" sur http://www.unesco.org/courier/2000_11/fr/dires.htm

Maryse Condé est par ailleurs la narratrice inspirée de Ségou (tome 1, les murailles de terre ; tome 2, la terre en miettes ) cette captivante saga africaine où, avec les itinéraires des membres d'une même famille, on parcourt l'histoire de l'Afrique au 18e et 19e siècle.