Le poisson et le bananier: une histoire fabuleuse de la traduction
de David Bellos

critiqué par Colen8, le 30 septembre 2021
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Loin de l’uniformisation de la langue
Traduire, simple verbe qui ouvre sur un système complexe d’échanges oraux puis écrits grâce auxquels les croyances et les connaissances accumulées depuis les très lointaines civilisations sumérienne et chinoise par exemple sont parvenues jusqu’à nous. La communication sous une forme ou une autre existe bien entendu entre les espèces vivantes, seul le langage en tant qu’expression de la pensée reste l’apanage des êtres humains. On mesure la difficulté face à près de 7000 langues et dialectes parlés dans le monde, même si moins de 10 suffiraient à l’intercompréhension de 90% de la population.
La traduction ne se limite pas à la pratique des dictionnaires de mots, à la compréhension des structures grammaticales entre les langues, elle doit restituer du sens en fonction du contexte géographique et culturel. Les compétences requises diffèrent dès lors qu’il s’agit de rendre explicites aux cibles concernées les textes religieux, la poésie, la littérature, les conventions juridiques, les notices techniques, le sous-titrage des films étrangers, les bulles de BD, la publicité.
Les débuts de l’informatique ont fait croire à une solution automatisée à base de volumineux thésaurus de mots et d’expressions habilement combinés aux grammaires existantes. Les algorithmes de Google se sont déployés puissamment par le truchement du « deep learning » : balayer en aveugle tous les écrits numérisés jusqu’à trouver les bonnes correspondances validées au fur et à mesure. Avec brio et légèreté David Bellos transmet au lecteur sa passion de la traduction non sans évoquer le casse-tête pour assurer l’interprétariat simultané dans les institutions internationales.