La pensée écologique
de Timothy Morton

critiqué par Colen8, le 15 septembre 2021
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Réflexions d’un philosophe atypique
La mise en avant du concept de Nature en fait oublier l’artificialité. La pensée écologique au sens où l’entend Timothy Morton est loin de se figer sur la biodiversité, la protection de l’environnement, les risques d’un changement climatique présent ou à venir. Elle se construit sur une interdépendance générale qualifiée de maillage agençant les relations de tout avec tout. Elle se veut par exemple une ouverture à la culture, à la possibilité d’interroger les sciences, au questionnement sur la déconstruction qui accompagne le post-humanisme. Elle embrasse dans une même réflexion l’infiniment grand de l’espace, l’infinie indifférence de l’évolution darwinienne, l’infiniment petit porté par l’ADN, l’infiniment étrange de l’étranger. Elle se forge sur une éthique.
Clarté de la pensée, de l’écriture, de la traduction en font une lecture facile qui en même temps ouvre l’esprit. Porteuse d’interrogations, faite d’incertitudes plus que de solutions prêtes à appliquer, celle-ci doit faciliter le dialogue entre tenants habités par toutes formes de dogmatisme en contradiction les uns avec les autres. Elle s’oppose à la vision sombre d’une écologie punitive perçue comme régressive par beaucoup de gens. Elle facilitera peut-être une prise de conscience des politiques appartenant aux partis traditionnels pour lesquels le sujet est surtout porteur en période électorale. Elle s’adresse bien entendu aux citoyens sensibilisés à la question qui peinent à comprendre les enjeux souvent embrouillés ou masqués part les catégories précédentes.
Interview de l’auteur : https://magazineantidote.com/societe/…