Hitler et la France
de Jean-Paul Cointet

critiqué par Veneziano, le 9 septembre 2021
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'évolution d'un rapport de domination
L'Occupation étant souvent considérée du côté français, il devient important de connaître l'autre versant, à savoir le regard allemand sur ce rapport de domination. Ce dernier repose sur une déconsidération marquée et brutale de Hitler, envers ce peuple prétentieux qui déteste le plus l'Allemagne, a toujours oeuvré militairement contre ses intérêt et constitue stratégiquement et géographiquement à la réalisation de son espace vital, la grandeur militaire de cet encombrant voisin restant surfaite, au profit de circonstances favorables à ce dernier.
Il faut donc le réduire en minorité diplomatique, par un protectorat renforcé ; s'il n'apparaît pas utile de le détruire, cette tutelle doit être acquise et surveillée de près, en conservant des contacts réguliers avec ses responsables, qui perdent la qualité de dirigeant, de fait, voire en droit. La zone libre reste un leurre, dans la mesure où le contrôle exercé concerne la totalité du territoire à des degrés divers ; cependant, Hitler finit par se désintéresser partiellement de la France, jusqu'au projet de débarquement, les velléités de collaboration, notamment aux questions juives, décevantes dans un premier temps, ayant acquis un niveau satisfaisant.

Si le thème demeure passablement rude, il ne s'avère pas moins important, pour comprendre les mécanismes précis d'une mise sous tutelle, avec les arrière-pensées sous-jacentes et les objectifs affichés. Cet ouvrage paraît aussi instructif qu'utile.