Les bagages de sable
de Anna Langfus

critiqué par Bookivore, le 22 août 2021
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Le traumatisme en héritage
Anna Langfus n'aura pas eu une carrière très longue, elle n'en a pas eu le temps, étant morte, d'un arrêt cardiaque, en 1966, elle n'avait pas 50 ans. D'origine polonaise, rescapée de la guerre (elle n'a pas été déportée, mais ses parents, si ; elle fut cependant arrêtée et torturée par les nazis, qui abattirent, devant elle, son mari), résistante, elle a choisi la France comme pays de refuge, et le français comme langue d'expression, et a écrit sur la Shoah et ses rescapés.
Deuxième de ses romans, paru en 1963, ayant obtenu le Goncourt en cette même année, "Les Bagages de sable" n'est pas autobiographique, mais pourrait l'être.
Ce roman est aussi sobre que sombre, son héroïne s'appelle Maria, est polonaise, jeune, sa famille a été exterminée dans les camps, elle a survécu, déportée ou ayant évité la déportation. Elle erre, seule, dans Paris, quelques années après la fin de la guerre, et va faire la connaissance d'un vieil homme qui va sympathiser avec elle, et lui proposer de partir avec lui, dans le midi de la France, pour changer d'air. Elle accepte. Rapidement, le vieil homme va vouloir un peu plus d'elle que de la simple compagnie, mais elle refuse de se donner à lui, se sent de plus en plus oppressée. Elle va faire la connaissance d'une bande d'adolescents avec qui elle va flâner, traîner, cherchant à retrouver son enfance détruite...
Un roman triste, désespéré, à ne pas lire si on a le bourdon, mais un très bon roman, doté d'une belle écriture, et sur un sujet on ne peut plus difficile.