Le jardin des disparus
de Patricia Highsmith

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 3 septembre 2004
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Caustique
Tout au long de neuf nouvelles, Patricia Highsmith nous gratifie d’une écriture énergique, prompte à planter le décor, à amener une ambiance lourde où on se dit « aïe aïe aïe, la catastrophe arrive », car oui, catastrophes il y a, au minimum une mort par nouvelle. Et même lorsqu’on l’anticipe, elle arrive encore à nous prendre au dépourvu.

Dans la première nouvelle, P. Highsmith nous convie à une visite guidée du jardin de Penny. Celle-ci voue un amour disproportionné à ses chiens qui, après leur mort, passent systématiquement par les mains d’un taxidermiste. Les animaux empaillés sont disséminés dans le jardin, transformant le lieu en un glauque cimetière canin. Et que pense le mari de Penny de tout cela ? Et bien, Christopher a quelques difficultés à aller se promener parmi les chers disparus. Par respect pour sa femme, pour ne pas la blesser, il a laissé faire, mais lorsqu’elle parle de la venue de journalistes pour un reportage, Christopher pète littéralement les plombs. Je vous laisse découvrir le tour qu’il va jouer à sa femme, c’est du plus savoureux !

La deuxième nouvelle est plutôt poético-dramatique. Un enfant réussit à fabriquer un énorme cerf-volant. Arrivera-t-il à le faire voler ? Oui, et même plus… Jusque là, tout va bien. La fin est par contre assez brutale…

Sur les neuf nouvelles, une seule m’a semblé moins forte que les autres. Dans toutes, P. Highsmith se transforme soit en sociologue ou en psychologue, elle dépeint avec talent les tensions relationnelles et leurs conséquences. Tour à tour drôles, caustiques, mordantes, douces, poétiques, ces nouvelles passionnantes m’ont donné quelques frissons…
Responsable oui...Coupable?... 8 étoiles

Rien à jeter dans la critique de SGDP. J'adhère totalement à son analyse.
Dans la troisième nouvelle intitulée tout simplement "Un meurtre", (sous entendu parmi pleins d'autres), Patricia Highsmith se met dans la peau de Robert, un sculpteur qui se marie avec une magnifique femme. Le coup de foudre réciproque est passé par là, et rien de l'extérieur ne laisse présager de ce qui va arriver...
Les questionnements et hypothèses de Robert sur son geste, se révèleront insatisfaisants à la compréhension du meurtre de sa femme... Pour les autres, et surtout pour lui-même.
Notre être nous dépasse, semble suggérer l'auteur...

Henri Cachia - LILLE - 62 ans - 14 mai 2009