Capitaine Conan
de Roger Vercel

critiqué par Bookivore, le 14 août 2021
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Après la guerre...c'est toujours la guerre
Roger Vercel s'appelait de son vrai nom Roger Crétin, on comprend qu'il ait opté pour un nom de plume. Crétin, cet écrivain originaire du Mans et doté d'une moustache similaire à celle de Hitler (la photo de lui, présente sur Wikipédia, est saisissante) et de Chaplin, ne l'était assurément pas. Il est essentiellement connu pour quelques romans d'aventures tels que "Remorques" ou ce "Capitaine Conan" Goncourtisé en 1934 et adapté au cinéma en 1995 ou 1996 par le grand et regretté Bertrand Tavernier. Difficile de ne pas imaginer Torreton dans le rôle principal, en lisant ce roman qui se passe en Bulgarie, en 1918/1919, qui démarre le jour de l'armistice de 14-18 et montre des soldats français du front des Balkans chargés de rester sur place pour "pacifier" la population et tenir leur rang. Le narrateur, Norbert, est nommé à la justice militaire, chargé de réguler les débordements causés par les soldats, assez fréquents. Un de ses amis, Conan, est comme lui sous-officier, un vrai guerrier qui mérite bien son nom faisant penser à un héros d'heroic-fantasy (Robert E. Howard, le créateur de Conan le barbare, l'a imaginé en 1932, soit deux ans avant la parution du roman de Vercel, mais je ne pense pas que Vercel ait entendu parler des histoires écrites par Howard ; c'est donc sûrement une coïncidence, mais après tout, qui sait ?), un mec qui semble vivre uniquement pour se battre, un belliqueux, un vrai. Un homme prêt à défendre ses soldats s'ils ont commis une faute. Et justement, l'un d'entre eux est accusé de haute trahison et de fuite au combat, crimes militaires passibles de la peine de mort. Norbert est chargé de le défendre. Conan va tout faire pour qu'il le sauve...

Un des grands romans sur la Grande Guerre, même si ça se passe juste après la guerre, mais elle est tellement présente, en filigrane, que c'est tout comme. Un roman à lire et à relire, à tout prix. Le film de Tavernier, remarquable aussi, en est une assez bonne adaptation, un peu différente, mais on y retrouve ses petits sans problème.