Martin Dressler, le roman d'un rêveur américain
de Steven Millhauser

critiqué par Jules, le 7 mars 2001
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Un roman pas très réussi sur une réussite
Nous sommes à New York à la fin du XIXe siècle. Martin Dressler est un jeune garçon qui vit chez ses parents et travaille de temps à autre dans le magasin de cigares de son père.
Nous sommes à New York à la fin du dix neuvième siècle. Martin Dressler est un jeune garçon qui vit chez ses parents et travaille de temps à autre dans le magasin de cigares de son père. Celui-ci est des plus spécialisés et a la clientèle de quelques riches américains de passage dans les hôtels du coin.
Très vite Martin comprend ce qu'il faudrait faire pour s’attirer davantage de clients, mais son père ne veut pas le suivre. Il entre comme groom dans un des beaux hôtels à côté de chez eux. Il sait se rendre indispensable auprès de certains clients, et cela lui rapporte de beaux pourboires. L'hôtel a également un petit magasin qui vend des cigares, mais il est mal tenu. Martin passe à la réception, et la qualité de son service fait encore monter les pourboires. Un jour, il fait une offre au patron de l'hôtel pour reprendre l’exploitation du commerce de cigares. Il prend un jeune employé assez doué et les affaires marchent l'enfer.
A partir de là, commence pour lui une longue période d'ascension.
Entretemps, il rencontre deux jeunes filles et leur mère qui vivent modestement dans la même pension que la sienne. Il y mettra du temps, mais il finira par épouser la plus jeune des deux, très fragile de santé et plutôt capricieuse.
Je ne vous en dirai pas plus, à vous de suivre les aventures de Martin Dressler.
Ce livre est très bien écrit, et l'on découvre le New York d'une époque révolue. La ville était encore loin d'être ce qu'elle est devenue.
Ce livre a obtenu le prestigieux Prix Pulitzer et, honnêtement, je ne comprends pas pourquoi !. Pas un seul instant je ne me suis senti transporté. Rien dans cette histoire ou dans ses personnages ne porte à un élan quelconque. L’auteur reste sur le ton de la narration et ne nous emporte pas. On nous dit que son personnage est « mythique ». À part sa réussite rapide et importante, je ne trouve pas qu’il ait quoi que ce soit de mythique. À part le fait d’avoir de grandes idées et de les réaliser, il paraît un peu falot pour être « mythique ».
A mon sens, ce livre ne marque pas !
Quant tout était encore possible (par Blolit) 6 étoiles

Qu'on se le dise, au final, c'est le parcours de Steven Millhauser qui étonne le plus : après des études à l'Université de Columbia et de Brown (ah oui, quand même...), La vie trop brève d'Edwin Mulhouse obtenait le prix Médicis 1975 alors qu'il s'agissait de sa première publication. Ses recueils de nouvelles seront tous encensés par la critique, puis l'auteur revient en force dans les années 1990 et obtient le prix Pulitzer 1997 avec Martin Dressler ou le roman d'un rêveur américain. Son style est frais et flirte souvent avec le merveilleux, ce qui ne fera de mal à personne au regard des derniers évènements (révolutions et guerres civiles au Moyen-orient). Et comme l'écrit si bien S. Millhauser : à trop vouloir en faire, nos sociétés, et les Etats-Unis ici en particulier, ne sombrent-elles pas dans le grotesque ?

Odakawoi - - 32 ans - 19 mars 2011


la passion (...) trop brève 5 étoiles

Jules, il ne m'a pas marquée non plus.
Mais je l'ai lu, car j'avais lu et aimé "La vie trop brève d'Edwin Mullhouse" et "Portrait d'un romantique", tant aimés, surtout le premier, que je m'étais juré de lire tout Millhauser, toujours. Dont "Martin Dressler". Millhauser s'est dilué, selon moi, dans ce livre-là. Essayez "La vie trop brève". Un peu Nabokov et Caroll.

Leonie - strasbourg - 62 ans - 9 janvier 2005