Encyclopédie des homicides en province de Liège
de René Wilkin, Bernard Wilkin

critiqué par Catinus, le 6 août 2021
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Du sang à la Une
Les deux auteurs de ce splendide ouvrage ont répertorié plus de 800 homicides commis à Liège et dans sa province de 1796 à 1940, crimes relatés par les journaux de l’époque. Il y a les grands classiques : les bagarres dans les cabarets qui dégénèrent par abus d’alcool, les maris jaloux, les femmes empoisonneuses, les grandes histoires d’amour qui finissent mal, les cocus, etc. ; la jalousie, l’honneur bafoué, l’orgueil, la bêtise.
On sait que le liégeois, la liégeoise ont le sang chaud et la tête près du bonnet, c’est assez dire qu’ils sont volontiers impulsifs.

Extraits :

- Le 12 juillet 1808, des passants entendirent de faibles cris provenant des latrines situées place Saint-Paul. Ne sachant s’il s’agissait d’un animal ou d’un enfant, rien ne fut fait jusqu’au soir. Intrigué, un homme se dévoua et alla pêcher dans l’environnement putride un nouveau-né qui respirait faiblement. Ce dernier devait mourir peu après. Il fut déterminé qu’il avait été frappé et jeté dans les toilettes par sa mère, Lambertine Mailleux. Cette dernière fut condamnée à vingt ans de prison et à l’exposition publique pendant six heures.
- Le 6 août 1914. Pierre Themer, né à Cologne le 13 mars 1871, était pharmacien et demeurait avenue Libert dans le quartier de Chatqueue à Seraing. Le jour des faits, la bataille venait de s’engager entre les soldats allemands et les troupes belges. De nombreux témoins déclarèrent avoir vu Themer tirer sur des soldats belges, tuant plusieurs hommes et sous-officiers. Il fut acquitté par la Cour d’assises.
- Le 16 avril 1917. Vers vingt heures, la veuve Motte s’inquiéta de ne pas voir son garçon de treize ans, François Motte, renter. Deux jours plus tard, son corps fut retrouvé dans une des casemates du fort de la Chartreuse. Des témoins avaient vu l’enfant en compagnie de Joseph Brasseur, un ouvrier désœuvré par la guerre. Interrogé par la police, ce dernier finit par avouer avoir étranglé le jeune homme pour le dépouiller de son argent qu’il avait dépensé le soir même dans les cafés. Il fut condamné à vingt ans de prison.

- Le 30 janvier 1916. Nestorine Lux, épouse d’un militaire belge servant sur le front, habitait à Liège au numéro 110 de la rue Hors-Château. Elle avait une fille qu’elle adorait, Yvonne Martin, âgée de douze ans et était également amie avec une certaine Hubertine Ramaekers. Le fils de cette dernière, Joseph Brasseur, âgé de vingt ans, qui résidait rue Vivegnis, venait de temps en temps chez elle. Dans le courant de la matinée du 30 janvier, Brasseur attira Yvonne Martin chez lui, prétextant qu’il avait reçu une lettre de son père du front, dans l’espoir d’avoir de relations sexuelles. Face au refus d’Yvonne Martin d’entretenir des relations, Brasseur l’étrangla avant de camoufler le cadavre dans la mansarde. Il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité.