La maison des Hollandais
de Ann Patchett

critiqué par Jfp, le 25 juillet 2021
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
la maison des rêves oubliés
Les vieilles demeures, avec leurs décorations surannées, leurs secrets et, parfois, leurs malédictions, ont inspiré nombre d’écrivains, en particulier Edgar Allan Poe avec sa célèbre "Chute de la maison Usher". Sans fantôme, la "Maison des Hollandais" va néanmoins hanter la vie de Danny (le narrateur) et Maeve Conroy, qui y ont vécu avant d’en être chassés par une belle-mère plus proche de la femelle du coucou que d’une mère-poule. Construite en 1922 par un couple de hollandais ayant fait fortune dans les cigarettes au cours de la première guerre mondiale, cette maison à étages, jadis entourée de vastes terres, s’est trouvée incluse dans l’agglomération de Philadelphie au fil des ventes successives de terrains ayant permis de maintenir à flot la fortune du couple au cours de la Grande Dépression. Ruinée, criblée de dettes, la survivante a remis sa demeure entre les mains de la banque, permettant au père de Maeve et Danny de l’acquérir pour une somme modique. Tel est le départ de cette saga familiale aux multiples rebondissements, retracée par petites touches au fur et à mesure que la mémoire de Danny fouille un passé tourmenté, tel un rêve qui ressurgit sans cesse et sans cesse alors que l’on croit l’avoir oublié. Une belle étude de caractères, chaque personnage révélant ses multiples facettes au fil des événements, souvent imprévus, qui vont contribuer à les réunir ou les éloigner. Malgré l’étrangeté apparente de ce roman, c’est bien la vie telle qu’elle est qu’a voulu peindre l’auteure…