Jusqu’à la mort
de Amos Oz

critiqué par Bookivore, le 21 juillet 2021
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
A bas l'antisémitisme !
Court, ce livre : un recueil de nouvelles, paru à la base en 1971 (mais qui attendra 2020 pour se faire traduire et publier chez nous !), qui, en fait, ne contient que deux nouvelles, de longueur égale, toutes deux de 80 pages environ, soit 160 pages au total.
Je découvre Amos Oz, cet auteur israélien mort en 2018, avec ce livre, acheté parce que sa couverture me plaisait bien, et puis, les livres parus chez Gallimard dans la collection "L'Imaginaire" (comme ce livre), j'aime beaucoup, on a souvent de vraies pépites dedans, et aussi et surtout des oeuvres souvent très particulières.
"Jusqu'à la mort" n'est pas particulier, il aurait pu être publié ailleurs que dans cette collection, je le précise. C'est un doublé de nouvelles à la fois indépendantes et liées entre elles. La première, du même titre que le recueil, se passe au Moyen-Âge, en Europe (principalement en France et les personnages sont français) : des chevaliers sont sur la route, en direction de la Terre Sainte, pour la Croisade. En chemin, ils vont massacrer tous les Juifs sur lesquels ils mettent la main. Le message est clair : tuer pour son dieu n'est pas une chose à faire, aucune mission, même "sacrée", ne peut le permettre...
"Un amour tardif", la seconde histoire, se passe à Tel-Aviv, à une époque contemporaine à l'écriture de la nouvelle. Un vieil homme, conférencier juif d'origine russe, nous offre une sorte de journal intime de ses pensées de solitude et de paranoïa. Obsédé par le sort que l'URSS réserve aux Juifs, il ne cesse d'attirer l'attention des gens, dans les kibboutz, de conférence en conférence, mais a un peu l'impression de parler dans le vent. Sa santé physique n'est pas bonne (il se sent proche de la mort), sa santé mentale semble vaciller...
La première histoire est un petit monument. La seconde est moins aboutie, un peu brouillonne, mais rien de grave. Ce court recueil (ce terme s'applique-t-il quand il n'y a que deux textes ? Disons, "doublé") est, ma foi, vraiment réussi, à lire. Même si c'est un peu trop politisé parfois, sans doute. Mais comme le message est totalement justifié ("à bas l'antisémitisme"), vraiment rien de grave.