Les flamboyants
de Patrick Grainville

critiqué par Bookivore, le 19 juillet 2021
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Afrique adieu
Dans la lignée de "L'Adieu Au Roi" de Schoendoerffer, teinté du "Dernier Roi D'Ecosse", ce roman de Patrick Grainville, son quatrième, a obtenu le Goncourt en 1976. Il avait déjà failli l'obtenir en 1973, de peu.
Roman refusé par son premier éditeur, Gallimard. Grainville en change, il passe chez Seuil, raccourcit un peu son manuscrit, et hop, le Goncourt se chope.
Pas super épais, 380 pages en poche, mais ces 380 pages semblent interminables parfois, parce qu'entre des paragraphes souvent très longs (notamment au début et à la fin) et une histoire assez tarabiscotée et étrangement racontée, "Les Flamboyants" n'est pas super facile à lire.
L'histoire d'un général africain, dans un pays sans doute fictif, qui prend le pouvoir, en 1973, devient roi. Un jeune écossais, William Irrigal, venu en Afrique pour s'endurcir, va se lier avec lui, faire partie de son entourage, une sorte d'éminence grise. Il va assister aux premières loges à la folie guerrière de ce personnage, Tokor, sorte de Mobutu de pacotille...
Le style de Grainville (qui connaît bien l'Afrique) est étrange, à la fois baroque, lyrique, teinté parfois de célinisme, mais aussi proche, en plus moderne, de Flaubert ou Zola, très lettré. Il nous offre parfois de longues pages assez cheloues, difficiles à encaisser, qu'il aurait mieux fallu réduire un peu (il paraît que le manuscrit original faisait 800 pages...), peu de dialogues. Beaucoup de points de suspensions, de points d'exclamations en plein milieu de phrases.
C'est original, et il y a de très bons moments. Je ne peux pas dire que ce n'est pas bien écrit, sincèrement non.
Mais je n'ai pas vraiment aimé ce roman, au final, je pensais que ça me plairait, mais par moments, c'est tellement abscons qu'on en oublie l'histoire, assez brouillonne par moments.