L'Herbier merveilleux. Notes sur le sens caché des fleurs du Louvre
de Jean-Michel Othoniel

critiqué par Colen8, le 12 juillet 2021
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Dépaysement culturel garanti
Dans les œuvres d’art sacré judéo-chrétien forcément nombreuses au Louvre, le langage des fleurs se réfère à la Vierge avec le blanc comme marque d’innocence et de pureté, à la Passion du Christ avec le rouge pour rappeler ses gouttes de sang. Il n’en reste pas moins que le premier choix de Jean-Michel Othoniel va à la rose de Rubens au bas de la toile représentant le mariage par procuration de Marie de Médicis et Henri IV, laquelle rose inspire plusieurs de ses sculptures monumentales faites de perles de verres de couleurs.
Les mythologies méditerranéennes ne sont pas en reste dans ses choix végétaux. Chez les Grecs le figuier est consacré à Dionysos, le laurier à Apollon, le grenadier fut le premier arbre planté par Aphrodite. Du côté latin le poète Ovide a vu dans l’œillet la conséquence d’un caprice de Diane arrachant les yeux d’un jeune berger. L’Egypte a su diffuser le papyrus attribut de la déesse Hathor, récolté dans le delta du Nil.
Bizarrement en France le chrysanthème a l’image du deuil, tandis qu’en Corée dont il est originaire il est vu comme la fleur de la joie, en Chine comme celle de l’aisance, au Japon il est le signe de l’immortalité. En Asie toujours le lotus a le statut de plante sacrée pour les bouddhistes.
Grand amateur de fleurs et de végétaux, fin connaisseur de leurs symboliques de formes et de couleurs, Jean-Michel Othoniel invite donc les visiteurs du plus grand musée du monde à voir ou percevoir un univers secret qu’il a minutieusement exploré au travers de ses salles préférées. La biographie et les œuvres de cet artiste contemporain aux multiples talents exposé dans le monde entier sont à découvrir sur son site : http://www.othoniel.fr/