Les trois derniers jours de Fernando Pessoa : Un délire
de Antonio Tabucchi, Julio Pomar (Dessin)

critiqué par SpaceCadet, le 12 juillet 2021
(Ici ou Là - - ans)


La note:  étoiles
Entre réalité et fiction, un ultime petit jeu de l’envers
Si Antonio Tabucchi est généralement bien connu en tant qu’écrivain, et même si ses écrits en témoignent, moins souvent parle-t-on dans les milieux francophones de son implication dans le domaine de la littérature portugaise.

Né en Italie (1943) c’est à l’époque où il étudie à la Sorbonne qu’il découvre ‘Le bureau de tabac’, un poème signé Alvaro de Campos. Séduit, il décide d’apprendre le portugais pour mieux partir à la découverte de l’œuvre de Pessoa.

‘Les trois derniers jours de Fernando Pessoa’ est donc issu de la plume d’un étudiant qui, fasciné par l’œuvre de Pessoa, apprit la langue, devint traducteur et professeur de littérature portugaise, de même qu’écrivain.

Ce court récit fictif qui en quelque sorte prolonge et actualise l’œuvre de Pessoa, s’inspire pour ce faire, de quelques-uns des détails les plus connus de la biographie et de l’œuvre de Pessoa.

L’histoire se déroule entre le 28 et le 30 novembre 1935 au moment où, victime de douleurs abdominales, Pessoa entre puis séjourne en clinique pour se faire soigner. Alité puis plongé, entre une dose de laudanum et des remèdes contre la douleur, dans un état similaire à celui du rêveur, l’écrivain reçoit la visite de ses amis, une poignée de personnages désormais connus tels qu’Alvaro de Campos ou Bernardo Soares, avec qui il échange quelques mots avant de tirer sa révérence.

Si de toute évidence l’auteur maîtrise bien ‘son sujet’, en toute modestie, il lui cède volontiers toute la place.

Succinct, simple et amusant, agrémenté d’une dizaine de dessins signés Júlio Pomar, ce récit est par ailleurs accompagné de quelques notes biographiques.

L’ensemble est fort joliment conçu et s’adresse plus particulièrement aux lecteurs qui, préalablement initiés à l’œuvre de Fernando Pessoa, souhaiteraient la revisiter brièvement sous un angle à la fois fictif et ludique.

Note : j'hésite entre le 4* que je lui accorderais pour la présentation et un 3.5* pour le récit que j’ai trouvé bien fait mais un peu maigre, mais comme il faut trancher…