Racisme, antisémitisme, antiracisme : apologie pour la recherche
de Michel Wieviorka

critiqué par Falgo, le 6 juillet 2021
(Lentilly - 85 ans)


La note:  étoiles
Sciences sociales et recherche scientifique
Å la suite des déclarations de Frédérique Vidal sur "l'Islamo-gauchisme" dans l'université, Michel Wieviorka a adressé à celle-ci un rapport, non commandé par elle, sur les différentes notions concernées par le débat qui s'en est ensuivi. Sans cacher qu'il est d'un bord opposé à celui de la ministre l'auteur s'essaie à un diagnostic par lequel il espère être utile à la destinataire. Il reconnaît d'emblée que l'intolérance se développe dans le cercle universitaire et nuit ainsi au débat scientifique, en particulier lorsque les tenants intolérants d'une théorie recrutent et promeuvent des affidés. Il indique que "les sciences sociales entretiennent nécessairement un lien important avec l'engagement" (p.66) mais il déplore que "le débat public phagocyte le débat scientifique" (p. 59), des notions comme le racisme remplaçant celle de classe sociale ou des concepts élaborés aux États-Unis sont transposés à l'Europe sans tenir compte des environnements sociaux. Il agite ainsi un grand nombre de concepts et les replace dans le débat scientifique dont il regrette la perte de sérénité. Sans répondre directement à la Ministre il lui donne ainsi des clefs pour éclairer un débat complexe et mal engagé, dans lequel il est très délicat de faire la part des choses. Essai difficile à lire et à comprendre pour un non-initié.