Hermes baby: Ma machine à écrire
de Jean-Jacques Nuel

critiqué par Débézed, le 1 juillet 2021
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
A lire et pour écrire
Jean-Jacques Nuel mon presque voisin, mon concitoyen depuis que la fameuse réforme territoriale a réuni nos régions respectives, m’a fait découvrir avec ce recueil une maison d’édition dont je n’avais jamais entendu parler : « La boucherie littéraire » créée par Antoine Gallardo dans le Lubéron en 2014. Cette maison « offre à lire exclusivement de la poésie », « une poésie à fleur de peau » comme l’écrit l’éditeur dans sa présentation. Elle propose diverses collections dont « Carné poétique » celle dans laquelle ce recueil a été édité, qui est selon l’éditeur « constituée de la viande des auteurs et des lecteurs… ». Les ouvrages qui y sont regroupés sont des livres-objets hybrides : quarante feuilles blanches au centre desquelles sont insérées vingt feuilles imprimées de poèmes.

L’exemplaire écrit à Jean-Jacques Nuel comporte sept poèmes dont celui éponyme qui rend hommage à la petite machine à écrie qui l’a accompagné pendant de nombreuses années.

« Il est bien tard pour lui exprimer / ma gratitude / et mon admiration / j’aurais dû m’inspirer / de sa solidité / sa simplicité / sa fiabilité / sa fidélité / sa patience / son endurance / sa résistance // qualités indispensables pour un écrivain… »

Une petite machine qui me rappelle celle avec laquelle j’ai rédigé ma maitrise sans avoir, au préalable, jamais touché une machine à écrire, mais j’étais tellement maladroit que j’ai renoncé à écrire avec ma main droite pourtant la plus habile des deux !

Les autres poème sont consacrés à l’art d’écrire, la difficulté de publier, la nécessité d’exister pour être reconnu et crédible avant de proposer le moindre texte à l’édition, … Des textes empreints de nostalgie mais aussi d’une certaine pointe d’aigreur trouvant peut-être sa source dans la difficulté qu’il a eue lui-même à se faire éditer ?

Un bel objet à offrir à un amoureux de la poésie qui pourra glisser ce carnet dans une petite poche et le sortir au moment opportun, peu importe le lieu, pour lui aussi écrie un, ou des poèmes, après avoir lu ceux de Jean-Jacques.