Spoutnik
de Jean-Marie Piemme

critiqué par Catinus, le 14 juin 2021
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Appréciable
Raconter sa vie, ce n’est pas ce qui manque dans la littérature. Comme pour laisser une trace de son passage sur scène. En général, c’est pas trop mal, mais ce n’est pas d’un intérêt premier non plus … Mais quand c’est le cas comme ici, à savoir bien raconté, bien formulé, avec en prime un style et de l’humour, alors on savoure le texte.

Extraits :
- Quelqu’un a dit Poussez ! et ma mère a poussé. Moi, je n’en demandais pas tant mais sous l’effet du mouvement, j’ai été forcé de sortir la tête. Quel jour somme-nous, ai-je dit ? (…) Je n’oublie pas ce que mon père avait balancé quand Maman lui avait dit qu’elle était enceinte. Il avait grogné ! il avait pesté ! il avait hurlé : je n’en veux pas, on a déjà le chien !

- Bavière, cet hôpital lié à l’Université de Liège. On y pratiquait une médecine de pointe. Traduit en langage populaire cet atout signifiait hélas qu’on s’y livrait à des « expériences » sur les malades.

- Les rumeurs du bassin liégeois ne sont pas tendres avec leur capitale. Il faut dire les choses comme elles sont : vu de chez nous, Bruxelles est aux confins du monde, on ne s’y rend que si vraiment on y est obligé.

-Ma mère m’a demandé de remettre mon premier salaire à mon père quand viendrait la fin du mois. Elle a ajouté qu’il ne le prendrait évidemment pas. J’ai suivi la recommandation de ma mère. Mon père a regardé les billets que j’avais mis sur la table et sans un mot il les a repoussés. Puis, il a demandé à ma mère ce qu’il y avait pour dîner.