Lettres à Prunelle
de Alain Ayache

critiqué par Sahkti, le 31 août 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Guide à l'usage de ma fille
"Prunelle, si tu savais... Il faut, pour vivre, ne pas se laisser vivre, mais vivre dans l'urgence, ne pas laisser le temps filer, glisser entre les doigts. Si tu cours, tu iras plus vite. Si tu marches, tu iras plus loin. Si tu cries, tu seras entendue. Si tu parles, tu seras écoutée. "Si la vie est un puzzle, comment en dénicher les pièces magiques ? Il faut du talent : audace et sagesse, un grain de folie, un zest de chance, beaucoup d'optimisme, de patience et de volonté de gagner. Rêver aussi ! Porter ses yeux au-delà de l'horizon. L'espace nous appartient, pour peu qu'on sache l'observer... "

Alain Ayache, c'est presque la douceur et la sagesse de Philippe Delerm. Il lui manque peut-être ce détachement et ce recul à prendre vis à vis des mots pour mieux en jouer et jongler avec les sonorités.

Mais l'essentiel n'est pas là. Il réside dans ce très beau cadeau que fait Alain Ayache à sa fille. Il lui offre ce livre, ses pensées, ses réflexions les plus intimes. Notes et impressions sur la terre qui tourne, le monde qui avance pas toujours bien droit, la vie, la mort, l'amour, le chagrin, la joie... les grandes questions existentielles que tout parent se pose certainement un jour en contemplant son enfant. En ne sachant pas forcément que répondre, en pensant que l'enfant est trop jeune pour comprendre.
Alain Ayache a contourné le problème en consignant tout cela par écrit, en alignant des pensées très personnelles en forme d'héritage pour sa petite fille. En espérant que cela constituera une esquisse de dialogue futur.

C'est très beau, touchant, poétique, intime. Tout l'amour d'un père pour sa fille. Tout le respect qu'il lui offre. Et ce regard qu'il voudrait lui voir ouvrir sur le monde qui l'entoure, un cadeau, un témoignage. A méditer et déguster sans modération, simplement à petites doses pour en garder longtemps la saveur dans l'âme.