Notre existence a-t-elle un sens ?
de Jean Staune

critiqué par Colen8, le 5 juin 2021
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Dualisme ET matérialisme scientifique
Clarifier les théories tellement mystérieuses de la physique, celles toujours controversées de l’évolution, tenter de jeter un pont entre des sciences qui excellent à s’ignorer du mieux qu’elles peuvent, les mettre ainsi à la portée du plus grand nombre à commencer par les philosophes relève de l’exploit. Pour y parvenir il a fallu à Jean Staune 20 ans de patientes formations, de recherches assorties de discussions avec des dizaines de chercheurs parmi les plus pointus dans leurs propres domaines. Même après une publication pas toute récente (2007) son enquête reste unique en ce qu’elle emmène dans un grand voyage intellectuel et humain allant de la matière à l’Univers, de la vie à la conscience pour conclure avec l’hypothèse que le dualisme mérite d’être reconsidéré par les tenants absolus du matérialisme scientifique.
La révolution cosmologique instaurée par la relativité générale d’Einstein, le principe d’incertitude d’Heisenberg et la non-localité en physique quantique, le théorème d’incomplétude de Gödel en mathématiques, l’imprédictibilité de phénomènes non-linéaires, d’auto-organisation et d’émergence introduits par le chaos et la complexité interrogent le néodarwinisme. Très en retard sur le plan conceptuel les sciences de la vie et de l’évolution, de la biologie moléculaire aux neurosciences, ont besoin d’un renversement des mentalités analogue à celui qui a chamboulé les certitudes de la science classique quand des géants de l’esprit conscients de failles de celle-ci au siècle dernier ont su la dépasser pour ouvrir sur des connaissances aussi surprenantes que largement démontrées par les expériences et les progrès techniques intervenus depuis.
Le dualisme défendu ici récuse la vision selon laquelle la conscience bien qu’ayant besoin du cerveau pour fonctionner se réduirait à un paquet de neurones. Une hypothèse féconde émise par des neuroscientifiques admet que seule la conscience serait pourvoyeuse d’un sens à l’existence et que le retour aux idées platoniciennes aurait le pouvoir de ré-enchanter le monde.