Adam & Eve
de Arto Paasilinna

critiqué par Septularisen, le 29 mai 2021
( - - ans)


La note:  étoiles
ADAM & EVE POSTAPOCALYPTIQUES!
Au début de l’histoire, nous faisons la connaissance d’Aadam Rymättylä, entrepreneur d’une quarantaine d’année, spécialisé dans la maintenance et la réparation des batteries automobiles. Pluridivorcé, avec sept enfants à entretenir avec des pensions alimentaires, il est sur le point de faire faillite.

Par chance, Aadam a aussi un passe-temps qui lui permet d’oublier un peu ses soucis quotidiens. Il est aussi un «inventeur», - plutôt raté -, et essaye, depuis de nombreuses années, de mettre au point une nouvelle batterie de voiture révolutionnaire…. Un jour, sur une boutade de l’huissier municipal Heikki Juutilainen, - venu lui saisir une partie de son stock de batteries pour apurer les arriérés impayés de ses pensions alimentaires -, il a une idée révolutionnaire. Il met alors au point une nouvelle batterie basée sur des éléments naturels, ultralégère, surpuissante, ultrarésistante, facilement et rapidement rechargeable, et surtout... De la taille d’une tablette de chocolat!

Après l’incendie de son laboratoire, il fait la connaissance d'Eeva Kontupohja. Avocate célibataire, grande rousse de toute beauté, proche de la quarantaine et autant portée sur les affaires que sur la bouteille. Eeva comprend très vite l'énorme potentiel de l'invention révolutionnaire d'Aadam. Elle lui propose alors de s’associer à lui, pour faire breveter, enregistrer, fabriquer et commercialiser la nouvelle batterie, dans le monde entier.

Ce qu’Aadam et Eeva ne savent pas encore, c’est que la nouvelle batterie électrique, - appelée à bouleverser totalement l’économie mondiale et à ruiner à plus ou moins brève échéance l’économie du pétrole -, attise les convoitises et fait beaucoup de jaloux dans certains milieux. Milieux qui n’hésitent pas à ourdir une conspiration mondiale pour faire disparaître l'invention et surtout l’inventeur,…

Comme toujours avec l’écrivain finlandais c’est hilarant, grinçant à souhait, tendre, gentil, un peu naïf, ironique, satirique, mais… Toujours si agréable à lire! On commence à rire avant même d’avoir lu la première ligne. L’écriture est toujours aussi facile et simple. D’ailleurs quelques heures suffisent pour finir le livre.

La lecture de la première partie est toutefois rendue fastidieuse par tous les détails techniques que M. PAASILINNA nous impose, pour nous expliquer la technologie des batteries. La deuxième partie du livre tourne, elle, un peu en rond, et on est à la limite de s’ennuyer à de nombreuses reprises… C’est comme si à part un long catalogue de tout ce que l’on peut s’offrir quand on est multimillionnaire en dollars, l’auteur n’a plus grand-chose à nous raconter d’autre… Mais, la fin du livre nous réserve une surprise, ce n’est pas du tout celle que l’on attendait, le finlandais nous gratifiant d’un «Twist» assez inattendu (non, n’insistez pas je ne vous dirai pas lequel!..), qui rattrape un peu le tout.

Il y a bien quelques erreurs ici ou là, p. ex. : La Norvège et les USA membres de l’OPEP? Mais bon, rien de grave. Par contre rien de plus énervant que les histoires de monnaie. Si ce livre, paru en 1993, a été traduit en français (toujours aussi admirablement bien par Mme. Anne COLLIN Du TERRAIL) en 2019, pourquoi tous les montants évoqués dans le livre sont en Markka finlandais? Non seulement cette monnaie n’existe plus depuis 2002, et personne ne s’en souvient plus, mais en plus je serais curieux de savoir qui, - même avant 2002 -, connaissait le Mark finlandais et son taux de conversion?

Ne restons toutefois pas sur une impression négative, et félicitons quand même l’auteur finlandais pour sa clairvoyance, en effet on le retrouve ici en train de nous décrire par le menu détail, l’usage que l'on pourrait faire des batteries électriques, pour alimenter nos voitures, le tout écrit en… 1993! Quand on en parlait encore comme de la SF!

Vous l’aurez compris, je finis sur un avis mitigé, ce n’est pas le pire d’Arto PAASILINNA que j’ai pu lire, mais ce n’est pas le meilleur non plus. Disons que ce n’est pas celui que je conseillerais pour découvrir l’œuvre de M. PAASILINNA,- au risque d'avoir une vision totalement faussée de son immense talent -, mais, pour les inconditionnels des histoires du finlandais (dont je fais partie, on l'aura aisément compris!..), c’est sans aucun doute un livre à lire!