L'homme de Barbe d'Or
de Georges Rem

critiqué par Catinus, le 29 mai 2021
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Roman de guerre
Georges Rem, alias Georges Remy, journaliste à « La Wallonie » (pour faire simple), a écrit ces pages durant les trois premières années de la seconde guerre mondiale « fin du livre premier, 8 août 1943 ». Il précise : « roman de guerre ». Nous ne sommes pas sur le front, non, mais plus simplement au cœur de Liège, rue de la Cité et environs immédiats. On découvre des personnages haut en couleur, patriotes, bouffeurs de boches dont Théodore Boutefeu alias l’homme de Barbe d’or, la femme Pougnotte, une virago qui frappe dur sur tous ceux qui ne sont pas de son avis, Ahmed ben Choaïb Algérien qui fonctionne à la philosophie orientale.
Ce n’est pas triste.

Extraits :

- Ce nom de Gestapo, seul, fait frémir ! Installée au Boulevard d’Avroy, elle possède des chambres de supplice dignes de l’Inquisition. Ceux qui sortent absous n’en parlent guère, trop heureux d’en être quittes.
- Saisir les cloches des églises, comme celles de Ste-Croix, ces amies du ciel de chez nous, ces compagnes des bons et mauvais jours. Non, ce n’était pas possible ! Et pourtant si, des camions les emportaient vers la fonderie de canons de Coronmeuse.

- Son grand passe-temps c’était se trouver dans un tramway bondé et de seringuer d’encre les uniformes nazis de ces messieurs de l’armée et de ces demoiselles du téléphone, modernes Walkyries à la croix gammée. Il s’amusait aussi, à l’aide d’un cigare, à rôtir les capotes des officiers lorsqu’il y avait entassement de voyageurs. Gamineries ? Non, bataille incessante et agaçante.
- Voyez en France le nombre de cités et villages dix fois reconstruits, portant dans leurs pierres des blessures et des mutilations qui en disent long sur les souffrances d’un peuple. Et nos localités autour des forts ? Elles changent d’église tous les 25 ans.

- Des employés, pour échapper au redoutable voyage vers les camps de concentration annexés aux usines et pour échapper surtout aux inévitables bombardements, s’engagent comme mineurs dans les charbonnages du bassin.